Le déroulé de l’histoire est étrange. On suit d’abord l’attachante Canari, puis ce petit voyou de Kazuo qui domine ce couple infernal et on laisse le final à Canari. De telle sorte qu’on a du mal à trouver le propos du film : est-ce l’handicap intellectuel de Canari ? le combat de classe du psychopathe Kazuo ? L’errance de cet amour éphémère ? Le scénario d’Akira Momoi, ici encore peu inspiré, ni film de truand, ni film social ou politique. La prestation de la crapule Kazuo (Morio Kazama) n’est guère transcendante. Pourtant, le film était intéressant pour au moins trois raisons.
Tout d’abord, les seconds rôles : Kenji (Nobutaka Masutomi) ami de la patronne qui donne jusqu’au bout ambiguïté et complexité à son personnage par son regard sur Canari, la future mariée Saeko (Masumi Jun), déshonorée et tentée, et la sœur de Canari, Akemi (Setsuko Ôyama) dans un personnage plus typé. Puis, il y a Yuri Yamashina. Elle habite ce personnage de Canari à la fois radieuse, simplette sans en faire trop et charismatique dans le final. Enfin et surtout, il y a la maîtrise et le talent de Noboru Tanaka omniprésente. Certes le final n’évite pas une part de ridicule mais il s’en sort remarquablement bien, par le montage, par ce duel de mariée… Il évite le glauque en ne s’attardant pas sur les viols de la promise. On appréciera le décalage des sons dans la scène de la barrique et on admirera la séquence de la plage quasiment d’anthologie. Rien que pour cette scène, le film mérite le détour.