Dans Midnight Run, Robert De Niro et Charles Grodin font partie d'un tandem à suivre parmi les plus succulents du cinéma. Le premier joue un chasseur de primes, Jack Walsh, ancien flic amer et irrascible qui n'a pas voulu se faire corrompre par un caïd de la mafia. Le deuxième a le rôle d'un ancien comptable, Jonathan Mardukas, qui blanchissait malgré lui l'argent de cette même mafia qu'il a, lui, volée après s'être aperçu pour quoi il travaillait. Ce dernier va se révéler être un magnifique emmerdeur pour Jack Walsh qui est chargé de l'amené les mains menottées de New York jusqu'à Los Angeles en moins de cinq jours.
Car le voyage ne va pas être de tout repos pour Jack Walsh en compagnie de son prisonnier bien casse-burnes montrant souvent un sourire idiot et malicieux dans certaines séquences drôles, sans oublier la ribambelle d'acteurs à leur trousse qui ont en vue de capturer ou d'abattre le comptable. Le sympathique et bavard personnage qu'est Jonathan Mardukas est un témoin capital pour l'équipe du FBI menée par un Yaphet Kotto désappointé qui est au bord de la crise de nerf et un témoin gênant pour le mafieux prenant le visage de Dennis Farina, secondé par deux truands idiots, qui est tout aussi bon comme dans son rôle de caïd yiddish dans Snatch (film britannique que je conseille). Comme si ça ne suffisait pas, pour ajouter déjà à la cohue qui converge sur le tandem qui traverse les Etats-Unis, un autre chasseur de primes, Martin Dorfler, engagé par le même employeur faux-cul (Joe Pantoliano) de Jack Walsh, convoite de ramasser le pactole promis à la place de son concurrent direct. Le personnage de Martin Dorfler, interprété par l'également bon John Ashton, me fait assez penser au Coyote des Looney Toons qui poursuit l'oiseau coureur Beep Beep, car il use d'ingéniosité en démontrant malgré tout qu'il n'est pas des plus futés pour arriver à ses fins.
Dans ce beau foutoir où se succèdent coups fourrés à la roublardise, jeux de bluff téléphoniques, poursuites, fusillades, échanges de dialogues vifs, ironiques et aussi émouvants quand le duo d'hommes en cavale et aux caractères opposées devenant au final assez complémentaires se confient progressivement, où quand John Walsh revoit sa fille qu'il n'a pas vue pendant neuf années, Martin Brest a réalisé un film bien maîtrisé avec tout un panel de rôles joués comme si les acteurs s'amusaient de bon coeur.
Midnight Run est un petit bijou de road movie policier, d'action et de comédie.