C'est vide. Honnêtement, c'est vide.
Le film démarre au bout d'une heure et 10 minutes. Le film dure donc 15 minutes.
Tout ce qui précède ne pas vraiment peut être tenu pour une sorte de mise en place montrant l'évolution du personnage parce l'ensemble est très statique: Jonas court, Jonas travaille, Jonas voit son médecin, Jonas arrache des sac à mains, le schéma se répète en adoptant un point de vue très en surface ("factuel" ai-je lu ici, c'est gentiment dit), très coupé de son sujet, dont on ne ressent de fait strictement rien. C'est vide. Ca me fait penser à un morceau de viande emballé dans du plastique sous vide. Le traitement du sujet est totalement inempathique jusqu'au délire: pourquoi faire un film dans ces conditions? Quel peut en être le propos? Pourquoi ne pas filmer une chaise et appeler ça "la vie d'une chaise"?
La très grande sobriété du traitement, mise en scène, réalisation, direction d'acteur est supposée suggérer de la gravité, il n'en ressort que l'ennui propre aux oeuvres pompeuses, dénuées d'inspiration mais remplies de prétention.
Le sujet de la pulsion meurtrière inhibée (ou pas) est pourtant très intéressant et contient son lot de possibilités pour proposer un propos riche pour peu qu'on soit capable de l'aborder de façon personnelle et viscérale. Hannes Baumgartner a visiblement préféré produire du vide, certes un vide propre à séduire un public cérébral en mal d'enthousiasme mondain (et donc) factice pour des oeuvres se réclamant de l'intelligence et le raffinement, mais ça reste du vide, ampoulé et creux, totalement vain.