Autre gros coup de cœur que cette irrésistibles comédie policière qui s'inscrit dans la pure lignée des buddy movies tout en renouvellement un certain nombres de ces conventions. Ainsi si les deux héros sont bien antagonismes dans leurs caractéristiques (l'un est sportif et d'origine modeste, tandis que l'autre est intellectuel et psychorigide sur la propreté), ces ressort sont assez peu exploités en fin de compte, évitant pas mal de clichés et de gags attendus. La dynamique du film repose ainsi sur la progression du récit et la manière dont les deux jeunes doivent s’approprier ce qu'ils ont appris (et donc les codes du genre). Plutôt que de s'opposer ou même de se compléter, ils se retrouvent plutôt dans leur détermination commune avec juste ce qu'il faut de contrastes pour agrémenter leur course contre la montre.
Du coup on se marre beaucoup face à pratiquement chaque situation même si le film rappelle à plusieurs reprises que la menace n'est pas une blague (trafic d'organes, femmes séquestrées et droguées avec des conséquences hygiéniques vraiment glauques). Ces brusques ruptures de tons sont très bien gérées et parsèment adroitement le récit pour qu'on ne bascule jamais dans un autre genre. J'ai ainsi envie de dire que ça fait un moment que je m'étais pas autant marré devant un buddy movie ! Qu'il s'agisse de la première partie à l'école de police, du début de l'enquête ou du dernier acte, moins crédible mais sacrément jubilatoire, ça ne s'arrête jamais et on est régulièrement surpris par l'évolution de récit. Certains passages sont impayables avec une réalisation toujours dans le bon timing au point qu'on a l'impression d'être dans la cadence mitraillette d'une Screwball comedy (la planque devant le club ; la méthode pour trouver le bon sourire ; la démonstration de self-defense... :mrgreen: ). Et le duo de comédiens fait des étincelles avec une alchimie communicative.
Midnight runners n'oublie pas nous plus de nous gratifier de petites séquences d'actions dans sa seconde moitié vraiment fun, des combats bien découpés et montés, clairement chorégraphiés sans en faire trop. De quoi rappeler l'ambiance des polars urbains HK 80's. Le final, en deux temps, ne manque absolument pas d'allure à ce titre.
Gros moment de bonheur et encore un film qui mériterait d'avoir une vraie sortie salle tant le résultat est à la fois drôle et efficace ne peut que créer l'adhésion. Et c'est pas comme si le cinéma américain était désormais capable de produire quelque chose de décent dans ce registre.