Duplicity lights
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3 ans après le très bon MUD (2013) , le réalisateur de Take Shelter (2011) revient filmer les immenses paysages américains avec un film de science-fiction intimiste nommé Midnight Special. Jeff Nichols réalise un film aussi fascinant que mystérieux en nous racontant l’histoire d’un père et son fils partants en cavale, après avoir découvert que son fils possédait d’étrange pouvoir.
Il y a des films qui nous marquent sans vraiment savoir pourquoi. On est submergé du début à la fin par ce ressenti, cette sensation agréable qui parcourt tout notre corps, sentant qu’on assiste à quelque chose de grand. Car, dès sa scène d’ouverture, Midnight Special parvient à atteindre le sublime, de par sa simplicité enfantine à nous envoûter. Que ça soit par ces images magnifiques des paysages crépusculaires américains, accompagnée de cette ambiance à la fois pesante et adouci par la présence de l’enfant. Ou encore par cette musique enveloppante qui transcende et magnifie chacune des scènes où elle intervient.
Tout en nous envoûtant, le réalisateur introduit de nombreuses références à son récit. Des inspirations venant tout droit des films qui ont bercés son enfance. On discerne plusieurs thèmes dont il s’est inspiré qui sont, le Road Movie, la Science-Fiction, et le Drame. Les références sont multiples notamment avec « Rencontre du troisième type » (1977) et E.T (1982) de Steven Spielberg, ou il réemploi le thème de enfance et la peur de l’inconnu. Pas étonnant qu’on décrive son film comme « Spielbergien ». S’étant également inspiré de sa propre enfance, ou il a vécue en Arkansas, avec ces immenses paysages américains qu’on retrouve dans le film. Au-delà des thèmes réappropriés, certains plans possèdent des similitudes avec le film Les Moissons du ciel (1978) de Terrence Malick par exemple, avec ces clairs obscurs magnifiques et ces silhouettes dessinées à travers la pénombre crépusculaire.
Nul doute que Midnight Special dégage quelque chose d’unique, malgré les inspirations évidentes du film, Jeff Nichols va se concentrer sur la relation touchante entre un père et son fils. Car le réalisateur disait, que c’est avant tout un film entre un père et son fils et rien d'autre. Il dépeint l’histoire à travers le regard de son acteur fétiche, Michael Shannon. Il va volontairement franchir plusieurs étapes du film, pour se concentrer uniquement sur cette relation, sans qu’on ait la moindre explication sur les événements, on est guidé par les émotions des personnages. Car Michal Shannon à ce talent indéniable de faire résulter tant d’émotions, rien qu’à travers son regard communicatif et déchirant qui exprime bien plus qu’une ligne de dialogue.
Midnight Special émane une atmosphère mystique qui sonde le spectateur envouté par un récit aussi fascinant que mystérieux. Car au final, ce film ne laissera pas indifférent tant il est contraire à tout ce qu’on peut voir aujourd’hui. On assiste à quelque chose de grand, d’immense. A un film venu d’ailleurs, nous faisant méditer après plusieurs heures tout en nous poussant à croire en l’impossible, c'est de croire que tout est possible, et ça, c’est la magie du cinéma.
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le 17 févr. 2016
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