Duplicity lights
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le 17 mars 2016
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Jeff Nichols nous livre ici un objet beau et incongru.
Il mêle avec brio une histoire de famille dysfonctionnelle, une histoire d'amitié, un thriller haletant, une mythologie pop-culture, du fantastique. Il crée un méta-style équilibré et équilibriste.
Le tout est si bien dosé qu'on est bien vite envahi par la puissance narrative, par l'urgence de la fuite et l'essentialité de la compréhension. On est emporté dans un tourbillon d'actions et d'émotions pour trouver repos, parfois, dans des rades improbables faites de poésie fantastique ou de douceur affective.
On suit ce père, floué dans son droit de paternité, qui veut sauver son fils, aux dons exceptionnels et incompris, du gouvernement et d'une secte à la violence aveugle qui les poursuivent. Dans cette fuite en avant, ils sont assisté par un ami d'enfance du père, qu'il n'a pas vu depuis des décennies. Luca. Et pour une raison inconnue, celui-ci prêtera une allégeance totale à ce lien père-fils. On retrouvera, ensuite, la mère, qui viendra complétée cette improbable famille recomposée et naviguant tant bien que mal entre fantastique et dangers.
Nichols maîtrise sa mise en scène. Il maitrise surtout la lumière, élément essentiel et central de ce film.
Il nous livre aussi un final et quelques scènes toute en poésie et en magie esthétiques.
Les acteurs sont impressionnants.
Michael Shanon, en père, nous livre une prestation riche, nuancée, brutale, puissante en émotion mais sans mièvrerie.
Joel Edgerton en Lucas et beau, il est massif et toute la puissance de sa massivité s'exprime dans sa retenue, sa discrétion, sa pudeur.
Kristen Dust nous livre une belle prestation et forme un trinôme émouvant avec ces deux là.
Et on a quelques apparitions de Adam Driver, dans un rôle secondaire mais pivot. Egal à lui-même, il crève l'écran. Et il confirme une palette de jeux d'une richesse hors normes.
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Créée
le 19 mai 2016
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