Duplicity lights
Il faut un certain temps pour mettre le doigt sur l’emprise générée par Midnight Special. Parce qu’il est accidenté, parce qu’il n’est pas exempt de défauts, le trajet qu’il propose nous embarque...
le 17 mars 2016
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L'ambition - originale - de Jeff Nichols est donc cette fois de récréer une fiction SF seventies avec sa sensibilité "indie", d'appliquer à ce que l'on pourrait qualifier de "blockbuster" les règles éthiques et esthétique d'un cinéma beaucoup plus personnel. Voici donc avec "Midnight Special" un autre prototype de cinéma "mutant" (un peu comme "Looper"), où un cinéaste doué et singulier immerge une histoire un peu paresseusement décalquée de "Starman" (Carpenter) et "Rencontres du 3ème Type" (Spielberg) dans son univers "deep south" et dans ses problématiques des rapports père-fils. Le spectateur y gagne le sentiment aimable d'intelligence, principalement du fait d'ellipses audacieuses dans la narration et de véritables trous dans l'interprétation de ce qu'il voit sur l'écran, sans pour autant y perdre un délicieux sentiment de suspense et de tension. Car finalement, ce qui importe dans "Midnight Special", c'est cette incessante fuite éperdue dans la nuit noire (sans phares, donc...) devant des forces hostiles, secte religieuse ou gouvernement fascisant. Pour le reste, il faut avouer que Nichols foire sa fin, abandonnant trop tôt un pan de son récit (la secte, donc), et choisissant, comme Spielberg, de trop en montrer, au risque du ridicule. Au delà de cette déception, on peut quand même se demander si cette greffe de deux formes de cinéma est vraiment féconde, même si le petit plaisir procuré au spectateur a été indéniable. Affaire à suivre... [Critique écrite en 2016]
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le 23 mars 2016
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