Duplicity lights
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Ce film m’a tout de suite donné envie lorsque j’ai entendu dire que c’était l’œuvre du nouveau Spielberg. Même si je n’ai pas tout aimé de Spielberg, il faut avouer qu’il a un talent assez extraordinaire. De plus, j’étais assez enthousiaste après avoir aimé « Mud » de Jeff Nichols, j’espèrais que son prochain film suive la même trajectoire. Comme je m’y attendais, ce film possède des qualités esthétiques, de magnifiques plans, un regard attentif et touchant sur le monde. Néanmoins, j’ai été très déçue de l’histoire. Le début commence bien, deux hommes et un enfant en cavale sans que l’on sache pourquoi. Mais lorsque l’on comprend le « pourquoi », tout est fini. J’ai trouvé d’une part le dénouement un peu facile, peu original, d’autre part le film est complètement coupé en deux, avec une partie certes énigmatique, mais l’autre complètement ordinaire, presque ennuyeuse. Le seul moment un minimum haletant du film est lorsque l’enfant est enlevé, mais l’émotion disparait rapidement. De plus, les personnages manquent totalement de profondeur : que ce soit Roy ou Sarah, les parents du petit Alton, ni l’un ni l’autre ne semblent avoir plus de consistance que cela, que ce soit en tant que personnes, mais même dans leurs rapports l’un avec l’autre. A la limite, Lucas le flic semble avoir un peu plus d’épaisseur, mais pas suffisamment pour que l’on s’y attache vraiment. Alton, lui, est mignon et parfois drôle de par son côté décalé, mais je n’étais pas personnellement très atteinte par ce qui lui arrivait. J’ai donc eu le sentiment après avoir vu ce film qu’il y avait plein de bonnes idées narratives et des qualités cinématographiques incontestables, mais que rien n’était réellement abouti, creusé assez pour en faire un film marquant. Que ce soit du point de vue de l’histoire qui ne sort pas du lot des science-fiction ordinaires, ou des personnages qui manquent de matière et qui nous laisse indifférent, quand d’autres encore auraient pu apporté beaucoup au film mais n’ont été presque que des figurants (le chef de la secte, le chef du FBI ou encore Paul Sevier). Même si l’on ne passe pas un mauvais moment lors du visionnage et que le film possède sûrement une morale existentielle, je reste néanmoins sur ma fin et ressors de la salle avec une petite déception et un sentiment d’inachevé, d’incomplet.
Créée
le 15 avr. 2016
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