Ours d'or grandement mérité à Berlin cette année, Miel est le troisième volet (après Oeuf et Milk) d'une trilogie consacré au personnage du poéte Yusuf et qui en raconte ici l'enfance.
Comme le dit Semih Kaplanoglu, le metteur en scène, le miel est à prendre ici comme une métaphore de l'esprit de la forêt, à la fois sucré et amer et qui constitue également - je cite - "l'essence du héros".
Le film évoque l'opposition de l'éducation au sens scolaire du terme et de l'apprentissage par l'expérience transmise à l'enfant par son père (par la mère aussi, même si elle reste un personnage un peu en retrait) qui s'adresse directement à ses cinq sens, à l'observation de son environnement et de ses proches, à l'apprentissage de gestes techniques de l'apiculture ou de la récolte du thé, ou à une connaissance encyclopédique des fleurs et des plantes environnantes.
Il est surtout un magnifique portrait d'enfant, joué par un jeune comédien absolument extraordinaire de naturel, de sobriété et au regard d'une profondeur inouïe et ce très beau film dépeint comme jamais une belle relation père/fils véritablement touchante et d'une grâce bouleversante à chaque instant.
Mais il est aussi dans sa seconde partie le récit de l'apprentissage de la vie et de la mort, de l'expérience de l'absence, de l'inquiétude, du manque et du deuil avec pour toile de fond ces paysages sublimes et cette forêt mystérieuse, vibrante et insondable, à la fois nourricière, protectrice et menaçante.
Un film visuellement sublime, à,la mise en scène d'une beauté et d'une sensibilité rare, qui s'adresse directement aux sens du spectateur, autant qu'à son âme et à son cœur.
A voir absolument.
« Limpide, élégiaque, radieux dans sa manière d’évoquer les épreuves de Yusuf, le cinéma de Kaplanoglu apaise, fascine, grandit. »
Le Monde
« C’est un regard de gosse sur le monde. Un regard intense, émerveillé, parfois désespéré. (…) Hymne à la beauté de la nature et de la création, film sur l’enfance et la douleur de l’absence du père, Miel avait toutes les qualités pour remporter l’ours d’or en février à Berlin. »
Libération
« Un film plein de secrets, un pur trésor d’enfance. »
Le Figaro
« Une lueur rare, éblouissante, qui grave dans nos cœurs une émotion originelle. »
La Croix