Mignonnes par Simon Camus

Dans ce film de la réalisatrice franco-sénégalaise Maimouna Doucouré, nous suivons la jeune Amy, 11 ans vivant en cité et qui fait sont entrée au collège. Elle y rencontre un groupe de danseuses (les “Mignonnes”) qu’elle intègre et qui lui permet d’échapper aux tensions familiales dues au second mariage de son père polygame. La jeune fille, pour pouvoir s’intégrer dans ce nouveau monde, doit transgresser les règles imposées par sa famille, sa religion ou même la loi.

Au delà de son originalité, la simplicité du scénario donne l’impression de ne pas aller en profondeur, de survoler l’histoire. Des scènes ont l’air rajoutées comme pour combler un vide et certains personnages sont exagérés, à commencer par le personnage d’Amy dont le comportement agressif et impulsif la pousse presque jusqu’au meurtre pour danser avec ses amies. Ainsi, en regardant un film voulant raconter l’entrée d’une pré-adolescente dans la cour des grands, on se retrouve à se demander jusqu’où ira cette petite fille de 11 ans pour remplir l’intrigue de ce film au scénario insuffisant. Une fois l’intrigue lancée, le schéma du récit est assez répétitif : on commence par une scène de crise familiale dans l’appartement puis une scène de danse pour s’échapper et enfin une scène de bagarre et ainsi de suite.
On peut cependant accorder au film son engagement féministe, il nous offre le récit d’apprentissage d’une enfant qui entre dans l’adolescence et qui découvre un monde dans lequel, quand on est une fille, popularité rime avec hypersexualisation. Ce sujet grave est traité avec légèreté et humour mais peut parfois aussi mettre mal à l’aise. L’esthétique est soigné, surtout pendant les scènes de danse du groupe de filles, qui par ailleurs relèvent la qualité du film par leur interprétation. On voudrait s’attacher à ces jeunes filles, suivre leur progression et leur vie mais la simplicité du scénario nous en empêche et nous oblige à suivre les décisions toujours plus mauvaises d’Amy.
Avec Mignonnes, Maimouna Doucouré nous offre donc un film engagé et d’actualité mais manque à nous toucher par manque de profondeur du récit et des personnages, nous prêtant donc plutôt à rire ou à être agacé par le comportement de sa protagoniste.