Mignonnes? Plutôt désolantes

Mignonnes aurait pu prétendre s'inscrire dans la lignée de petits bijoux du cinéma français contemporain tel que "Entre les Murs" ou "Divines".

Il dépeint avec réalisme le quotidien de jeunes filles de onze ans livrées à elles-même. A l'image de Amy, qui s'occupe de ses deux petits frères, qui assiste perplexe à des cérémonies religieuses dans la pièce de son immeuble, qui reçoit une robe envoyée du Sénégal pour le second mariage de son père. La rencontre avec la bande de graines de danseuses, les Mignonnes, va lui offrir un échappatoire et l'illusion de la liberté.

L'insolence de la puberté, l'influence des réseaux sociaux et la crise identitaire sont montrés, parfois avec un peu trop d'encouragement. En effet, les Mignonnes sont avant tout des gamines de onze ans ridicule dans leur accoutrement de scène comme celui de leur quotidien, affolantes et désolantes dans leurs poses aguicheuses.

Le visage de cette jeunesse française contemporaine, violent, nerveux et égoïste est triste, en somme. Le dilemme de fidélité entre cercle familial et celui de ses "amies", résolu à la fin lors de la scène du mariage, donne au film une note plus équilibré et plus construit dans le ton. Pour le reste, on ne voit pas trop quel apport tirer de ce film.