Mignonnes aborde la thématique de l’hyper sexualisation des adolescentes de manière assez fine. L'autrice évite notamment l’écueil qui aurait consisté à faire de ce film une oeuvre lourdement moralisatrice. L’hypersexualisation n'est ici qu'un prétexte pour d'aborder des thématiques assez classiquement associées à l’adolescence; le jeu, l'intégration, la construction de soi, les relations amoureuses etc.


Elle pose un regard adolescent et non normatif sur les événements, un choix judicieux qui enrichit l'expérience et qui permet de saisir avec plus de nuances les enjeux liés aux différentes thématiques abordées. Cette approche lui permet par exemple d'insister sur la dimension ludique du phénomène d'hyper sexualisation en montrant que les filles ne sont pas uniquement des victimes d'injonctions sociétales, mais avant tout des enfant qui jouent aux adultes.


La réalisatrice aurait pu se contenter d'une approche strictement "naturaliste". Ce n'est pas le cas. Afin d'apporter un supplément d'âme à son film, elle choisi d’empreindre le film de mysticisme. C'est tout à son honneur mais malheureusement cette facette s'accorde mal avec le reste du film, comme s'il s'agissait d'un artifice exogène, rajouté a posteriori par l'autrice. Dommage.


Au registre des déceptions on peut aussi mentionner la fin. Trop forcé. Elle donne le sentiment d'être présente uniquement pour "rassurer le spectateur", comme si la réalisatrice était finalement rattrapée par sa propre morale. Dommage.


Néanmoins, ne vous laissez pas refroidir par ces petites imperfections. Le film vaut vraiment le détour.

Screenshot
8
Écrit par

Créée

le 27 août 2020

Critique lue 308 fois

1 j'aime

Screenshot

Écrit par

Critique lue 308 fois

1

D'autres avis sur Mignonnes

Mignonnes
Peaky
8

#CancelNetflix

C’est parti d’un tweet. Un extrait du film d’une poignée de secondes accompagné d’un hashtag et la messe était dite. Il fallait à tout prix supprimer le film, supprimer sa réalisatrice, supprimer...

le 16 sept. 2020

62 j'aime

7

Mignonnes
AnneSchneider
8

Entre deux asservissements...

La jeune Amy (Fathia Youssouf), onze ans, est profondément bouleversée, comme arrachée à elle-même, par l’humiliation que subit sa mère (Maïmouna Gueye), lorsque celle-ci apprend que son mari, rentré...

le 22 août 2020

39 j'aime

4

Mignonnes
galadriel_tndsbs
3

Un film pavé de bonnes intentions… et c’est tout.

Voilà un film très désagréable à regarder. On en comprend très facilement le message, louable, plein de bonnes intentions, mais délivré sans subtilité : « laissez les enfants, et surtout les...

le 12 avr. 2020

36 j'aime

1

Du même critique

En liberté !
Screenshot
6

Presque cool

Bien tenté ! Peu coutumier des films français frappés du sceau “Jean Pierre Bacri approuved”, poussé par un élan spontané d’ouverture couplé au constat que je ne rentabilise pas assez ma carte UGC...

le 23 nov. 2018

6 j'aime

Mignonnes
Screenshot
8

Cache cache

Mignonnes aborde la thématique de l’hyper sexualisation des adolescentes de manière assez fine. L'autrice évite notamment l’écueil qui aurait consisté à faire de ce film une oeuvre lourdement...

le 27 août 2020

1 j'aime

Le Capital au XXIe siècle
Screenshot
4

Jolie bande annonce

L'adaptation cinématographique du best salaire de Thomas Piketty le capital au 21ème siècle est très loin d'être "instructive". Le film se contente en effet de mettre le public au parfum de la menace...

le 4 août 2020

1 j'aime