#CancelNetflix
C’est parti d’un tweet. Un extrait du film d’une poignée de secondes accompagné d’un hashtag et la messe était dite. Il fallait à tout prix supprimer le film, supprimer sa réalisatrice, supprimer...
Par
le 16 sept. 2020
62 j'aime
7
Entre traditions, remous de la puberté et impatiences du corps se dérobe l’enfance. Un regard actuel sur l’hypersexualisation des préados. Maïmouna Doucouré avec son film souligne l’hypersexualisation des adolescentes au temps des réseaux sociaux, interrogeant par conséquent les modalités contemporaines de construction de la féminité. Si les Lolitas ont toujours existé, on ne les rencontrait pas en masse à la sortie des collèges ou sur les réseaux sociaux. « C’est important de s’interroger sur les outils qu’on donne à nos petites filles pour se construire » dit-elle. Elle a fait un vrai travail de documentation où elle a rencontré une centaine de petites filles dans la rue, dans des écoles, et qui ont raconté leurs récits. Elle a été souvent surprise, parfois choquée par ce qu’on lui a raconté.
Ce temps de l’adolescence est considéré par certains comme étant de plus en plus précoce, le phénomène paraît inquiétant dans la mesure où il donne à voir des jeunes aux corps encore infantiles, parés pour des opérations de séduction, mais dont le psychisme ne peut pas intégrer les conséquences. Nombre de ces figures féminines issues de la chanson qu’affectionnent les filles au collège, leur proposent un modèle de féminité axé sur l’apparence et une apparence hypersexualisée autant de modèles sur lesquels les jeunes vont se projeter, se dédoubler en idéalisant leur moi en formation. "Ça implique une nouvelle forme de construction de l’estime de soi, très fragile, fondée sur du virtuel, un nombre de likes ou de followers" . dit encore Maïmouna Doucouré qui pose toutes ces questions sur la construction de soi ’acceptation de soi rendue encore plus difficile quand il s’agit d’obéir à des contraintes , à des traditions familiales. Dénoncer les processus qui mènent à cette hypersexualisation chez ces gamines , c’est vraiment le message que M.Doucouré veut faire passer dans son film. Elles sont à une période charnière , moment de bascule dans leur construction , dans une soif d’émancipation alors qu’elles n’en ont pas la maturité, encore trop jeunes, encore des enfants , ne percevant pas comment ce corps qui s’expose peut se faire « objet de l’autre ». J’en vois aussi beaucoup dans le cadre professionnel, avec toutes les conduites à risque qui vont avec.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2020
Créée
le 23 juil. 2024
Critique lue 7 fois
D'autres avis sur Mignonnes
C’est parti d’un tweet. Un extrait du film d’une poignée de secondes accompagné d’un hashtag et la messe était dite. Il fallait à tout prix supprimer le film, supprimer sa réalisatrice, supprimer...
Par
le 16 sept. 2020
62 j'aime
7
La jeune Amy (Fathia Youssouf), onze ans, est profondément bouleversée, comme arrachée à elle-même, par l’humiliation que subit sa mère (Maïmouna Gueye), lorsque celle-ci apprend que son mari, rentré...
le 22 août 2020
39 j'aime
4
Voilà un film très désagréable à regarder. On en comprend très facilement le message, louable, plein de bonnes intentions, mais délivré sans subtilité : « laissez les enfants, et surtout les...
le 12 avr. 2020
36 j'aime
1
Du même critique
Devenir père est un chemin balisé par l’amour et la transmission. Entre liens du sang et liens du cœur, une ballade pudique et douce-amère. La paternité est à la fois éternelle et changeante. La...
Par
le 19 août 2024
5 j'aime
Une réussite en tous points : casting, mise en scène, narration avec son montage alterné, une dramaturgie des émotions et des actions. Et le roman est très simplifié sans être trahi car l’imaginaire...
Par
le 11 juil. 2024
5 j'aime
Avec gravité ou légèreté, liens du sang et du cœur s’accordent dans la fraternité de la musique. C’est un film qui fait du bien. Entre sourire, rire parfois, profonde émotion, souvent. Jamais...
Par
le 30 nov. 2024
4 j'aime
3