Ce Milan calibre 9 pourrait largement être adapté par le cinéma asiatique, tous les éléments du film de triade sont là. Si les productions de ce genre étaient courantes en Italie à cette période, le ton du film est lui totalement différent des autres. Les personnages réunissent tout ce que l'on connaît. On retrouve des truands, un magot qui s'est envolé, une romance entre une femme et un homme soupçonné par son clan. C'est assez classique, mais c'est la manière de faire qui change absolument toute la donne. Fernando Di Leo tente des choses dans la réalisation, si on frôle quelquefois le mauvais gout d'un épisode de Derrick, le réalisateur arrive toujours à garder le cap. Ce n'est pas si facile car il ose et en osant il pourrait facilement tomber dans le trop et la mauvaise inspiration, ce n'est jamais le cas, il arrive toujours à retomber sur ses pieds. C'est vraiment bien tenu d'un bout à l'autre, c'est d'autant plus fort que le film ne transpire pas le budget sans limites. C'est clairement cheap par instants, mais ça ne fait rien car ça fonctionne. Fernando Di Leo instaure une ambiance et c'est ce qui fait la réussite de ce polar qui tout en suivant les codes arrive à se frayer son propre chemin. La musique de Luis Bacalov colle parfaitement aux images, elle apporte un peu plus de poids à tout ça. L’ouverture du film est vraiment bonne, les images marquent tout comme la bande-son. Dans celles-ci un homme tente de retrouver l'argent disparut, il fait le tour de ceux qui ont eu le magot entre les mains. Pour les faire parler il ne recule devant rien, la violence donne le ton du film. Ce mafieux va déposer des bâtons de dynamite entre trois personnages ficelés et les faire exploser. Voilà une sacrée entrée en matière, et le film ne faiblit jamais. Il est toujours intense, pas par la violence des personnages, mais par l'ambiance créée. Milan calibre 9 est une véritable réussite.