Des choses pas très gentilles à dire sur ce film :
C’est du Sex and the city, en moins pire, mais du Sex and the city quand-même... En d’autres termes c’est typiquement le genre de film à rendre misogyne au dernier degré y compris les femmes de 40, 50 ans auxquelles il est sensé s’adresser.
Sous couvert de liberté sexuelle et de liberté tout court, d’indépendance, d’émancipation, de dépassement des conventions, on se retrouve avec une philosophie beauf et une esthétique toute publicitaire avec en vrac : l’idéalisation de certains canons de beauté ; l’obligation pour une femme libre de pousser des Woo-hoo dès qu’elle est au volant d’un véhicule (et pour les adulescents de pousser des Ra-ra-ra-ra à tout va) ; la popularisation de l’idée selon laquelle si quelqu’un te plaît tu peux bien accepter de lui ou elle n’importe quoi...
Bien entendu, que ce soit grossier, bourrin et caricatural n’est pas rédhibitoire en soi, le film ne se pose pas comme relevant de l’étude sociologique ou de la chronique dramatique - même si on sent parfois la volonté, par la mise en place de thèmes graves, de donner un peu d’épaisseur au récit -. Non, le film est une comédie. Et le film n’est pas drôle. Le film se veut un peu humain, aussi, quelque part. Mais n’est jamais touchant. Il n’y a pas un seul personnage qu’on n’ait pas envie de flinguer, avec des balles rouillées en plus pour qu’ils choppent le tétanos.
Voilà c’est assez nul. Sans intérêt. Ça ne va nulle part... maaaaaaaais ça ne recule devant rien non plus. Parce qu’il faut bien reconnaître ça à l’égo trip d’Axelle Laffont (oui elle est vieille mais elle est bonne toussa toussa) : MILF est plutôt généreux. On sait direct à quoi s’attendre et ça tient toutes ses promesses : des moments Woo-hoo ! en voiture, en jet-ski, sur tout et n’importe quoi ; une bonne louche de sous-entendus sexuels ; des mouvements de caméra qui s’attardent sur des corps peu vêtus ; du nichon ; de la jalousie ; tout le double CD de la compil’ Skyrock 2017 ; du n’imp’ alcoolisé ; de la boîte de nuit ; pas mal de crises de nerfs et un gag avec des keufs pour montrer une belle impertinence de façade. Tout est là. Pas un refus d’obstacle.
Et on a en plus des bonus du type : partie de ping-pong très collégienne (dans le style les mecs squattent la table, les meufs regardent) ou encore cet apéro hallucinant où on se vautre bien bien dans le racisme. Non pas que ce soit particulièrement volontaire, il y a dans l’idée la restitution d’un côté décomplexé, simili délire estudiantin, dans lequel on peut rire de tout... sauf qu’à l’écran c’est plutôt gênant. Le genre de truc qu’on assume à grands renforts d’esprit Desproges, tout en tombant, faute de talent et de recul, du côté des rires premier degré que celui-ci captait parfois en retour de ses vannes... et qu’il n’aimait pas bien.
Sinon, Virginie Ledoyen déploie parfois un jeu très proche de celui de Sophie Marceau et c’est un régal. Ça méritait d’être souligné.
Jouez au bingo des clichés avec ce film (49 ingrédients)
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Personnage > Agissement
S’exclament la même chose et en même temps - Interprétation | Rit de manière forcée - Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité féminine - Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité masculine - Passion | Se fait draguer - Regrette - Se regarde dans un miroir | Maquillage, nœud de cravate, etc. - Stylé | Bois cul sec (et repose son verre avec fracas)
Personnage > Caractéristique
Vie personnelle | Problèmes familiaux/de couple
Personnage > Citation
Commente | « Ce mec est dingue » - Rassure | « Il ne t’arrivera rien, je te le promets », « Ça va aller »
Personnage secondaire
Foule en délire | Concert/manifestation sportive
Réalisation
Grammaire | Passage musical - Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables - Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : SMS, mail etc. - Plan | Images de paysage urbain/naturel, couchers de soleil, passées en accéléré
Réalisation > Accessoire et compagnie
Tension | Compte à rebours
Réalisation > Audio
Musique | Rap
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Est bourré·e ou drogué·e (gag) - Gag avec la police - Gag avec un animal - Pipi, caca, prout - Se retrouve nu·e, en serviette ou en slip dans un endroit public - Surpris·e dans une position gênante
Scénario > Contexte spatio-temporel
Boîte de nuit
Scénario > Dialogue
Philosophie ou psychologie de comptoir
Scénario > Élément
Merci, Captain Obvious ! - Référence grossière à la culture populaire - Titre du film énoncé dans le film
Scénario > Ficelle scénaristique
L’univers est petit - Stylé | S’embrassent pour passer inaperçu·es et/ou semer leurs poursuivant·es
Scénario > Situation
Chocs de cultures - Passion | Sous-entendu sexuel - Situation | Moment « Woo-hoo ! »
Thème > N’importe quoi
Non-suspension d’incrédulité | Revirement brutal et incompréhensible de la trajectoire d’un personnage
Thème > Rejets, moqueries ou discriminations
Vieillophobie sexiste - Wacisme
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Attitude et/ou stéréotype sexiste - Harcèlement ou agression sexuelle | Culture du viol - Image dégradante | Féminisme de comptoir - Image dégradante | Nunuche - Objectification sexuelle | Nichons, fesses - Objectification sexuelle | Reluque une femme - Objectification sexuelle | Tenues légères - Objectification sexuelle | Travelling pied/tête sur une femme - Outrage sexiste | Remarque appuyée sur le physique d’une femme jugé avantageux - Violence sexiste | Mauvaise conductrice - Violence sexuelle | Claque le cul d’une femme
Thème > Testostérone
Objectification viriliste | Corps musclé mis en valeur
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais