Critique de Million Dollar Crocodile par yojim
Quand on le voit on a plutôt l'impression que c'est un film de 1998 mais ok.
Par
le 22 août 2024
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Il n'y a pas eu que les requins qui ont été submergés par les nanars, les crocodiles bien que moins populaires ont eu leur dose de mauvais films. Les films de combat d'animaux géants lancés par Mega Shark vs Giant Octopus (2009) ont fait des émules : voilà que les Chinois s'y mettent ! A la différence qu'il n'y a qu'un seul « bestiau » et pas vraiment géant, mais juste avec des proportions hors-normes. Par contre, le crocodile en images de synthèse est tout aussi mal fait que les multiples monstres U.S. Pour une fois que la Chine est sur un plan d'égalité avec les États-Unis…
Dans ce film, pas d'explication pseudo-scientifiques ; on se retrouve face à une bande de bras cassés : Wang Beiji le policier chargé de l'affaire est surnommé « La Passoire », car il est incapable d'atteindre sa cible et s'exerce au tir sur Duck Hunt ; les chasseurs de crocodiles sont abrutis, ils confondent par exemple les yeux d'un crocodile avec les phares d'une voiture. Enfin, Wen Yan la jeune femme qui voit son sac rempli de 100 millions de yuans – l’équivalent de 14 millions d’euros (un sacré sac, dis donc !) – manger par le crocodile est hystérique du début à la fin, alors que son argent doit forcément être digéré par la bête et peut-être même expulsé depuis longtemps. Le film possède un second degré (volontaire ?) notamment sur les personnages qui se mettront en danger tout seul comme Wen Yan qui rappelle le crocodile alors qu'il a failli la manger (« Crocodile, où tu es ? »).
La dimension non-apocalyptique mais locale permet de ne pas avoir droit aux sempiternelles scènes de « sauvetage du monde » avec des personnages clichés. Ce film s'est davantage inspiré de The Host (2006) du voisin sud-coréen, notamment pour les personnages : un père célibataire « loser » éduque son fils et devient un héros en terrassant le monstre. Le professionnalisme de cette production est très loin d'être atteint ici : les erreurs de montage se comptent par millions, les faux raccords sont aussi visibles qu'un crocodile dans une baignoire, le film saute du « croco » à l'âne sans transition entre les lieux et les heures de la journée. Espérons que le film n’enfante pas de suite – comme le laisse présager la dernière scène avec l’éclosion d’œufs cachés – car il faudra payer le public un million de dollars pour le regarder !
Créée
le 3 juin 2022
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