La Cassure
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L'action se situe dans le Gers durant les évènements de Mai 1968 .Madame Veuzac vit dans une jolie demeure avec son fils Emile, surnommé Milou . Un beau jour cette femme décède subitement et Milou se voit dans l'obligation de réunir la famille afin de rendre un dernier hommage à la défunte et bien entendu, tenter de s'entendre sur la répartition de l'héritage. C'est à ce moment que les problèmes et les conflits d'intérêts vont surgir, d'autant que la situation politique du moment ne fait rien pour apaiser les esprits . Milou, doux rêveur et idéaliste n'a qu'un but, conserver la propriété dans laquelle par le passé, chacun a pu vivre de bons moments . Ne serait-il pas souhaitable de perpétuer cette tradition ? L'avenir nous le dira ...
Certes, au regard de ce film, ce n'est pas le sublime Louis Malle que l'on a pu apprécier avec" Zazie dans le métro", "Le feu follet", "Lacombe Lucien" ou "Au revoir les enfants" . Il n'en demeure pas moins que cette réalisation ne manque pas d'intérêt à plusieurs égards à savoir : les études du comportement d'une famille somme toute banale face à l'argent, devant les relations conjugales et face à un contexte politique inhabituel . Sur certains points, les analyses que nous propose le réalisateur sont judicieuses . Le décès de madame Veuzac ne suscite qu'une pensée pour certains : profiter enfin de l'héritage tant attendu afin d'améliorer son confort de vie . Bien sûr, dans de telles conditions les conflits naissent, chacun devient soupçonneux et haineux envers l'autre . Puis arrive un semblant d'accord et là, c'est la trêve, on se réconcilie; par miracle, tout semble oublié . C'est ce moment que Louis Malle illustre par quelques scènes terribles et choquantes entre autre la famille entamant une farandole grotesque autour de la dépouille en entonnant "la fille du bédouin". Sur ce point, Louis Malle est magistral et il l'est tout autant dans la description des caractères et des attitudes de ses personnages lesquels représentent le panel type de notre société. Côté contexte politique, Louis Malle est nettement moins convaincant. Sa démarche pourtant louable n'est constituée que de clichés et de discours idéalistes manquant quelque peu de naturel et c'est fort dommage car cela provoque un certain déséquilibre au film et nuit à la crédibilité du propos. Le dénouement tourne à la comédie classique à grosses ficelles sous couvert de psychose collective, à savoir l'exode de la famille à travers bois par crainte d'une guerre mondiale.
Cette famille bouillonnante, égoïste et sans complexe pour la plupart est assez bien campée par des acteurs dont la réputation n'est plus à faire avec une mention particulière à Michel Piccoli en doux rêveur, écolo et idéaliste et à Miou-Miou en bourgeoise revêche et surtout préoccupée par son confort . Signalons également Bruno Carette, le camionneur, disparu le 8 Décembre 1989 et dont ce fut le dernier tournage. Dominique Blanc dans le rôle de la nièce pianiste et lesbienne reçut une distinction aux César ... admettons ! On ne peut parler de cette oeuvre sans mentionner l'extraordinaire musique de Stéphane Grappelli qu'il interprète lui-même . Ses arrangements de "l'Internationale" et de "la fille du bédouin" sont des petits bijoux de fantaisie.
En fait, voici un bon divertissement agréable à regarder, mais devant un tel sujet, on pouvait attendre un peu mieux d'un réalisateur tel que Louis Malle . Cela dit on ne s'ennuie jamais et c'est déjà bien !
Ce film est également un hommage à Jean-Claude Carrière qui en compagnie de Louis Malle nous livre un scénario d'une grande subtilité.
Ce film a obtenu le César du meilleur second rôle féminin pour Dominique Blanc en 1991.
Note: 8/10
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Créée
le 21 mai 2013
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(écrite en juin 2015, modifiée en février 2018 suite à likes me la rappelant ) Attention cette ""critique"" n'en est pas une , juste des notes et contient des spoilers de l'histoire ! Ce film est un...
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