Seule réalisatrice d'envergure dans le cinéma italien, au moins pour les décennies 60 et 70, Lina Wertmüller a presque toujours ancré ses films dans une critique sociale féroce du boom économique italien. Y compris dans Mimi Métallo blessé dans son honneur, au demeurant davantage farce italienne savoureuse où le machisme en prend pour son grade et où la mafia n'est pas non plus épargnée. Outre l'opposition Nord/Sud, classique, et une vision ambivalente du communisme, le film accumule les cocufiages qui mettent à mal la virilité de son héros, assez touchant dans sa misogynie primaire et ses fragiles convictions politiques. Sans avoir le génie d'un Tognazzi, d'un Gassman ou d'un Manfredi, Giancarlo Giannini cabotine avec talent au côté d'une Mariangela Melato solaire dont la postérité n'a pas suffisamment retenu sa capacité à jouer aussi bien dans des rôles dramatiques que comiques.