Attention, sujet brûlant, et toujours actuel ! Comme pour les dauphins, d'ailleurs...Bref, passons !
Tout le travail autour de la photo est magnifique dans ce film, précisément quand l'objectif vient s'immiscer et se poser délicatement, respectueusement, dans l'intimité de ses victimes estropiés pour mieux raconter l'horreur qu'ils vivent et comment on les a abusés sans qu'ils ne puissent rien faire. Parce que Minamata emploie beaucoup de monde et c'est ainsi qu'elle s'est lavée les mains.
Des mains bien dégueulasses. Dommage que le film n'aie pas été plus se poser sur ces petites
gens car le reste est forcément moins parlant et moins intéressant. Mais peut-être le réa avait-il
peur d'un film trop raide sombrant dans le pathos. C'est ainsi que Minamata est par moments vraiment bouleversant.
Il n'en reste pas moins contre tous ses détracteurs que Minamata est un film fort, courageux, audacieux, dénonciateur, féroce, étrange aussi dans son récit, car parfois distancié, puis soudain dérangeant, mais surtout, terriblement actuel. Car il y a des générations qui suivent derrière.
Le photographe William Eugene Smith paiera de sa vie son engagement, son audace, sa cause. Certes, il recevra bien des distinctions pour atténuer son trauma dont le tant estimé prix Capa.
Il se mariera aussi, mais y laissera toutes ses plûmes. Ses photos pour unique témoignage
sont "atomiques" et dévastatrices pour certaines. Johnny Depp qui lui prête sa barbe et ses lunettes a beau avoir été "cancelisé", ce serait bien triste de se passer de lui quand il est ainsi, aussi émouvant; et il montre une nouvelle fois tout son talent. N'en déplaise à ceux qui ont juste
vu un alcoolo titubant, on n'a pas du voir le même film. J'ai moins accroché avec le reste de la distribution excepté évidemment tous les écorchés qui à eux seuls méritent le regard autant que
le respect et l'empathie. Une image forcément me restera en mémoire "Tomoko dans son bain"
Je ne la connaissais pas et elle résume à elle seule toute l'horreur de Minamata dont le déni total du pouvoir persiste encore aujourd'hui malgré l'indemnisation des victimes ( enfin l'indemnisation...)
Et pour les dauphins, c'est la même, ils continuent de les massacrer en loucedé tranquillou.
Ah, le pays du Soleil Levant et ses petits dossiers noirs...