Comment ne pas voir sous les traits de cette production de la Shaw Brothers, ces films d’exploitations japonais qui mettaient en avant des gangs de filles ? De manière plus édulcorée cela va de soi, Mini-Skirt Gang fait penser à cette série de films, les Stray Cat Rock. Moins violent, les jeunes femmes que Lui Kei met en scène n’en connaissent pas moins le kung-fu et elles n’hésitent pas à le pratiquer pour se défendre et mater toute personne qui serait un obstacle à leurs activités. Si le ton donné se veut amusant et enjoué avec la touche sexy qu’insuffle Lui Kei, force est de constater que ce produit a ses limites. L’histoire n’emporte pas l’adhésion tant elle est banale. Simpliste, le réalisateur se contente de montrer des filles nues et à montrer les différentes techniques dont elles usent pour détrousser leurs victimes. Il y intègre une histoire sans grand intérêt avec des proxénètes, comme pour mieux justifier le final. L’intégration de cette intrigue aurait sans doute mérité un autre traitement. D’autant plus que les rôles tenus par les femmes sont minimes puisqu’elles sont soient voleuses ou destinées à se prostituer. Mieux développer, le contexte sociétal aurait pu susciter un intérêt grandissant mais là n’était pas le but de ce Mini-Skirt Gang. S’il est sympathique d’assister aux péripéties de nos voleuses et de leurs complices, la mise en scène fait vite défaut. En bon artisan sans personnalité qu’il est, Lui Kei offre une réalisation de studio qui s’avère bien plate. Le rythme qui en découle oscille alors entre des instants bien amenés et d’autres qui ennuient. Quant aux personnages, ils sont hauts en couleurs, caricaturaux et interprétés par des acteurs tout de même investis. On retiendra surtout le sex-appeal des actrices qui dégagent une certaine fraicheur. Généreuse pourrait être le mot. Pour le reste, nos voleuses usent d’un code d’honneur bien à elle et l’on met tout en pratique pour les rendre agréables. On épouse donc leur cause mais pas de panique ! La bonne morale est sauve. Je ne pense pas dévoiler quoi que ce soit en écrivant cela. Il n’y a pas de révélation à dire que les apparences sont toujours sauves dans ce type de film.
Mini-Skirt Gang est un pur produit seventies jamais bien loin du kitsch qui mélange les genres, entre comédie et arts martiaux, drame et érotisme. Cette production Shaw Brothers colorée parvient à divertir jusqu’à un certain point. Son humour est très bas du genou. Son action est techniquement pauvre. On en ressort mitigé. A la fois conquis par ces voleuses de charmes mais également agacé par une histoire au récit néant et au manichéisme bon teint.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2012/08/03/mini-skirt-gang-1974-lui-kei-avis-review/)