Minnie et Moskowitz par Maqroll
Entre Husbands et Une femme sous influence, John Cassavetes tourne ce Minnie et Moskowitz que l’on considère généralement comme un film mineur. Considération qui ne tient pas une seconde pour peu qu’on se donne la peine de le regarder ! C’est l’histoire d’une histoire d’amour, improbable peut-être, dérangeante à coup sûr, entre deux êtres que rien ne prédestinait à se lier et qui vont trouver ensemble leur voie vers un monde meilleur. Gena Rowlands est sublime, comme toujours depuis cinquante ans bientôt, L’auteur, dans un trait d’humour dont il est coutumier, se donne un petit rôle qui n’est certes pas un beau rôle et Seymour Cassel est énorme dans son personnage de paumé qui s’accroche à sa femme idéale comme un poulpe à son rocher. Cassavetes, comme toujours, filme les visages avec un art incomparable, sculptant la lumière et les courbes, rendant chaque détail important par la grâce de son style unique, fait de son génie propre et de sa culture immense du cinéma et des arts en général qui en font un auteur puissant et original, l’un des plus fascinants de l’histoire du cinéma.