... on peut ne pas être fasciné par Minnie et Moskowitz. Minniemum syndical pour ma part avec cette note moyenne, parce que le réalisateur est quelqu'un de respectable très apprécié sur ce site que j'adore et dont la démarche est irréprochable. Je ne parle pas de sa façon de marcher mais de sa façon de tourner. Donc ce film, comme tous ceux de John Cassavetes réalisateur, a des qualités. Résumons nous : générosité, la sincérité, des acteurs en liberté, une photographie qui donne quelques résultats remarquables. Pourvu que je n'oublie rien !
Très bien tout ça, mais mais, comment dire, j'aime bien le cinéma, pourtant une fois de plus avec Cassavetes j’ai eu des sautes de concentrations très nettes. Donc, désolé mais, malgré toutes ses qualités, le cinéma de Cassavetes m’endors.
Son film est une nouvelle déclaration d’amour à la charmante Gena Rowlands, sa permanente blonde et son besoin d’amour débordant. La pauvrette elle a cherché encore et encore quelque chose qui ressemblerait à ce que le cinéma et la littérature font croire. Je comprends à ce qu'elle raconte que pour elle le cinéma est une sorte de mensonge. Je suppose que c’est l’ambition de Cassavetes de montrer autre chose qu’un romantisme de midinette. Je veux bien, mais ses personnages cherchent maladroitement et comme le dit Minnie à un moment, dès qu’elle et Moskowitz se rapprochent, ils se font tabasser ou ils se chamaillent et se défendent contre des brutalités. Ils se chamaillent, car c’est leur manière maladroite de s’approcher physiquement, mais ça ne me passionne pas. Peut-être que c'est Cassavetes qui est maladroit. En fait, c'est le type de comportement qui m'énerve.
Il y a quelques beaux moments où ces deux êtres un peu désabusés se dévoilent. On a du mal à y croire vraiment entre Minnie la conservatrice de musée plutôt BCBG et Moskowitz le beatnik vieillissant, dynamique qui ne sait pas comment dépenser l’énergie qui l’habite. Il faut voir la confrontation avec les parents quand ils annoncent vouloir se marier peu avant la fin du film…