Minuit à Paris par Lauriane Ipsum
C'est un film qui plaira aux artistes, aux coeurs sensibles et aux grands romantiques. Woody Allen peint ici quelque chose d'utopique qu'il rend accessible à travers le cliché dont il n'a pas peur de se servir.
C'est le Paris carte postale, la belle ville timide que l'on ne sait plus voir, sauf quand on a le coeur un peu artiste et l'esprit sauvage, toujours en quête de beau et de rencontres au fil des rues ; un peu comme on lit un livre et que nos yeux s'écarquillent au fil des pages. C'est un film où la raison côtoie le fantasque, où le vrai se rallie au rêve et où les réalités se rejoignent parfois non sans chocs. Owen Wilson criant de charme et de vérité dans ce personnage bohème qui semble s'être trompé d'époque, trouvant alors refuge dans le passé qu'il considère comme un idéal tristement réprouvé par un vingt-et-unième siècle glaçant de dictats et de par coeurs, où rien n'est plus que paraître et séduction de bas étage (soit la vanité d'une richesse et d'une culture générale poussées à l'extrême pour un rendu des plus pédants.)
Une belle leçon de vie qui invite à profiter du présent en le façonnant à son image et selon ses désirs, plutôt que de rêver à des principes que l'on pense propres à d'autres époques.
Petit bémol cependant, pour l'(interminable) ouverture carte postale des quartiers de Paris qui pue le cliché et fait perdre patience, ainsi que pour une Marion Cotillard nunuche et sans âme dans un personnage pourtant bien mis en place.
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