Un peu d'indulgence dans ce monde de brutes
Le passage au long métrage de la série Minuscule est un pari plutôt réussi. Les contraintes de son parti pris (pas de parole, priorité à l’image, incrustation sur décor en prises de vues réelles) deviennent aussi celles du récit : comment se débrouiller lorsqu’on est petit, limité, avec pour terrain de jeu la nature et, surtout, les déchets qu’y laissent les hommes. Pas de message écologique, mais une course à l’inventivité et au gag. Le long format a cependant quelques limites, et certains passages accusent un petit coup de mou dans la dynamique générale, comme l’exposition un peu longue et les flashbacks à répétition. C’est néanmoins bien agréable de voir ce genre de film concurrencer le formatage ambiant du film pour la jeunesse, qui semble-t-il apprécie comme il se doit cette bouffée de singularité.