Je savais que Mirage avait une excellente réputation, bon nombre de personnes sur Internet tarissant d'éloges sur le dit film. Mais je ne m'attendais vraiment pas à une telle claque. Quel film, mais quel film ! Refroidi pendant longtemps par l'idée de le voir en VO pure, je me suis littéralement jeté dessus lorsqu'une version sous titrée a fait son apparition sur la toile. Eh ben mon con, qu'est ce qu'il envoie ce Mirage !
En fait, c'est très simple, le film est une sorte de mélange de tout ce qui plait dans le cinéma HK des années 80 à bon nombre d'entre nous, et l'ensemble est tellement homogène que la vision est tout simplement un pur régal. Prenez une ambiance un peu à la Millionaire's Express de Sammo Hung, grands espaces, nombreux figurants, armes diverses et variées, croisé avec un Project A de Jackie Chan pour certains personnages et son humour bon enfant, le tout agrémenté de cascades toutes plus folles les unes que les autres comme on aimait les filmer à cette époque.
C'est simple, niveau action, c'est du rarement vu. Il faut dire que Tsui Siu-Ming a l'air de s'en être donné les moyens, s'expatriant pour l'occasion en Chine. Figurants par centaines, décors magnifiques, on va assister la bave aux lèvres à un festival de scènes d'action toutes plus hallucinantes les unes que les autres, enchainant courses poursuites motorisées, combats à mains nues, au sabre, et même un combat entre deux chevaux ! Abusant d'effets pyrotechniques parce que tout faire péter c'est la vie, on sent que Tsui siu-Ming se lâche complètement en faisant de son film une grosse démonstration de ce qui se fait de mieux à Hong-Kong en terme de cascade, à tel point qu'on se demande après chacune d'entre elle comment le cascadeur a pu s'en sortir indemne. Ca tombe dans des positions improbables, ça se jette dans le vide en jeep en n'étant retenu que d'une simple corde, Tsui Siu-Ming va même jusqu'à s'immoler lui même par le feu dans une scène médusante qu'on sent sous haute pression (le « making of » dans le générique nous en montre d'ailleurs une version ratée). Le long final de plus de 10 minutes d'action non stop vire à la leçon et mettra tout le monde d'accord sur le fait que Tsui Siu-Ming aurait pu vraiment jouer dans la cours des grands, au même titre qu'un Sammo Hung ou qu'un Jackie Chan, si ses films n'avaient pas été des échecs au box-office.
Mais il ne faut pas croire que Mirage est un film 100% action, le réalisateur aimant se poser sur certaines scènes qui nous permettent de nous intéresser aux personnages vraiment très attachants, aussi bien le toujours excellent Yu Rong-Guang (Iron Monkey, Big Bullet) dont c'est ici le 2ème film, que Tsui Siu-Ming lui même dont le physique et la façon de bouger rappellent justement le Sammo Hung cité plus haut. Leur duo fonctionne à merveille et aussi simple au final que soit l'histoire, ils la portent à bout de bras de la meilleure faon qu'il se doit. Les scènes plus calmes permettent d'ailleurs d'apprécier les superbes musiques de James Wong et Joseph Koo, qui signent un score vraiment réussi, et qui agrémentent de bien belle manière les différents plans de paysages désertiques qui parsèment le film.
Nous ne sommes certainement pas devant le film parfait, certaines scènes comme le meurtre au ralenti du cheval blanc qu'on dirait réel (mais que fait la SPA !?) étant plus que discutables niveau intérêt, mais nom d'une pipe, qu'est ce que c'est jouissif ! Souvenez-vous le plaisir que vous procuraient vos premières découvertes HK en VHS telles que Eastern Condors, Blade of Fury, Operation Condor,... Et bien 15 ou 20 ans après, c'est bon de trouver encore des films qui vous font ressentir la même chose.
Mirage, c'est de l'or en barre pour tout amateur de péloche HK en manque de sensation forte. Du plaisir à l'état brut.
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