Miral par Le Blog Du Cinéma
Le cinéma est un philosophe. Les interrogations qu'il soulève nous heurtent avec plus ou moins de réussite. Dans le cas de Miral, « la fleur rouge qui pousse au bord de la route », Julian Schnabel filme avec une urgence épileptique sa grande question d'1h52 : l'intérêt public passe-t-il avant l'intérêt personnel ?
Dans la tourmente israélo-palestinienne, le cinéaste juif américain règle sa caméra sur les pas de trois femmes arabo-musulmanes de générations différentes et de tempéraments opposés. Hind a fondé une école pour orphelins palestiniens. Elle est rigoureusement pacifiste. Nadia a subi le viol d'un homme de sa communauté. Elle est rigoureusement suicidaire. Miral, sa fille, est une enfant choyée par son père (qui n'est pas le violeur) mais ses vues politiques précoces la poussent vers le danger de la révolution.
C'est cette jeune femme-là qui intéresse de près Schnabel. Les aspirations de la jeunesse exacerbées par les secousses de la guerre forment un cocktail alcoolisé que la jeune Miral veut boire jusqu'à la dernière goutte : l'opposition physique à l'armée israélienne. L'amour conjugué de Hind et de son excellent père tenteront de faire barrage à l'esprit belliqueux de cette Jeanne d'Arc en puissance [...]