La caméra escorte son spectateur en basculant lentement dans cette réalité alternative qui nous entourera durant les dix minutes qui constituent ce court ; lentement nous allons nous imprégner de cet univers, nous habituer à ce nouveau monde comme une illusion d'optique dont on ne pourrait déceler le « truc ».
Quittant d'abord une ferme typique du plat-pays, nous chavirons lentement à travers des reflets proposés par quelques cours d'eau néerlandais dans le monde plus agité de la cité.
La musique qui accompagne ce court-métrage de Bert Haanstra, classifié comme documentaire et titulaire du Grand Prix de Cannes, accompagne petit à petit la fluctuation progressivement plus agitée du village où clocher et maisons à colombages s'exciteront de plus en plus, kaléidoscopiquement et même de manière sinusoïdale, comme dans cette ultime fuite où des corps sur un bateau de plaisance s'étireront avant que le spectateur puisse observer vaciller une voile, comme une flamme qui s'éteindrait lentement, terminant ce voyage unique, poëtique.