Sensationnalisme
La séquence d’ouverture donne le La. Ce polar glaçant nous emmène au soir du nouvel an où l’explosion des feux d’artifices vient couvrir l’assassinat arbitraire d’une vingtaine de personnes. Une couverture médiatique à la limite de l’entertainment qui masque la viscéralité du drame de notre société moderne : la mort est devenue divertissante.
Théâtre urbain
Baltimore devient la piste de danse où les voitures de police, au son de leurs sirènes, entreprennent un ballet nocturne. Tel un élément perturbateur, le rouge et bleu des gyrophares, qui se reflètent sur les visages, les silhouettes et les façades brisent le silence noir des rues. Le gigantisme du décor écrase notre personnage qui rassemblera les pièces du puzzle une fois sortie du bouillant carcan urbain.
La haine des autres.. et de soi
Si le titre (français) du film nous renvoi à nos références moliéresques, le misanthrope n’est pas qu’une simple justification pour les actes de notre assassin-fantôme. Il expose à travers les démons d’Eleanor Falco, la difficulté de vivre avec soi-même, et le sentiment qu’ « il serait peut-être plus simple de s’aimer si tout le monde venait à disparaître ». Cependant, la confiance de son supérieur, l’amour qu’elle observe chez les autres et l’empathie qu’elle ressent pour le tueur apporte à notre héroïne l’unique chose qui éclaircie son mal-être : l’espoir qui la sauve des autres.. mais aussi d’elle-même.
Ricky.