A l’instar des films originaux, ce nouvel opus de la saga Hunger Games nous divertit autant qu’il nous questionne.

Fer de lance du récit dystopique contemporain, des concepts propres à la philosophie, la psychologie et la politique, annotés de références historiques, nous offre un univers fascinant.


Il est parfois difficile de faire face à ses contradictions et même lorsque l’on est un dictateur sans cœur en devenir. Tout au long du film, le jeune Coriolanus Snow est tiraillé entre ses sentiments et sa soif de puissance liée au refus de sa condition sociale et au poids de son héritage.


Lucy Gray, esprit libre et lumineux vient bousculer ce cartésien au sang-froid pour le confronter à l’irrationnel : l’amour.


Maitre de son destin, toujours avisé, ce dédale de sentiments et de désirs le pousse dans ses retranchements et l’amène à prendre de regrettables décisions jusqu’au moment où le choix s’impose à lui.

C’est là que l’homme se fissure, bousculant ses aspirations à l’ordre, ses croyances et ses ambitions pour laisser y apparaître sa fragilité.

Evitant (de justesse) les clichés d’un parcours « anakinskywalkersque », c’est la peur de voir les choses lui échapper, de se voir dépossédé de son destin et de faire confiance aux gens qu’il aime qui le pousse à renoncer à ce qui le fait souffrir pour revêtir les atours de l’antagoniste.


Le film aussi doit faire face à certaines de ses contradictions et oscille souvent entre le soap teenarger digne d’une production Netflix et un récit plus mature et subtil sur l’Homme à l’état de nature et sur l’aporie de son personnage central.

Fort heureusement, la performance fine de Tom Blyth nous fait oublier le manque d’inspiration dans la réalisation de Francis Lawrence.

Les quelques fulgurances de mise en scène font de Hunger Games La Ballade du Serpent et de l’Oiseau Chanteur, est un agréable divertissement qui nous laisse le vague à l’âme aux résonnances country.

DIEGObebop
7
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le 30 nov. 2023

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