Le film qui a tout pour plaire. Quel plaisir n'est-ce pas de se laisser tenter par un petit retour dans le passé dans la ligné des bon thrillers psychologiques comme Seven, Zodiac ou encore le Silence des agneaux pour ne citer qu'eux. C'est tentant, même très tentant.
Le thriller et plus précisément le genre policier est un de mes lores préférés dans le cinema. J'aime autant les classiques américains que les petit films indépendants plus abstraits en passant par les grand chefs d'œuvre coréens, qui sont des monstres dans ce domaine.
J'avais donc hâte de visionner ce film. Si le début du film annonce plutôt une oeuvre originale et bien pensée -à travers le rythme, les balles, les étages de montés et la respiration saccadée de la protagoniste- le reste du film commence à dessiner une histoire bien moins imagée et malheureusement assez clichée. Le commissaire incompris et froid, la femme policière soit-disant insociable et dépressive, et un méchant vegan anti capitaliste. C'est un leitmotiv. Un beau tableau vu et revu, magnifique la première fois, mais plus qu'une banale carte postale les fois suivantes.
Quitte à choisir des anti héros autant y aller à fond -comme a su si bien le faire la saison 1 de True Détective- mais ici la protagoniste n'est pas assez complexe, l'écriture de son personnage reste lisse et en surface. On doit par exemple comprendre qu'elle peut se mette à la place d'un tueur vegan car elle aussi ne trouve pas sa place dans la société, mais le film ne montre pas du tout cette insociabilité dont elle souffre. Elle a l'air certes plutôt seule, mais n'a aucun mal à s'exprimer avec autrui. Et c'est pas un plan d'elle dans une baignoire qui va changer grand chose.
Je trouve donc cette œuvre bien surcotée et je pense que c'est sans doute par ce plaisir coupable dont je parlais au début, ce thriller qui se veut comme une critique de la société, mais qui à mon goût reste dans une naïveté rebelle un peu facile.