Le défaut de Misanthrope c'est que s'il commence très fort, c'est intense, visuellement léché, au fur et à mesure le film déroule son scénario, il enchaîne quand même les poncifs du genre. Disons qu'on retrouve tous les éléments d'un thriller avec une enquête qui piétine et j'avoue avoir levé les yeux au ciel lorsqu'on retrouve le maxi cliché de l'héroïne qui trouve la solution toute seule en observant un élément anodin... Et c'est de loin pas le seul élément qu'on va retrouver dans à peu près tous les films du genre.
Alors ce n'est pas que c'est mal fait, c'est juste qu'à force on a quand même l'impression de voir quand même toujours un peu la même chose, avec les mêmes personnages... et j'ai eu un peu de mal avec le discours nihiliste du film, il me semblait faux, comme rajouté pour avoir un semblant de personnalité et se donner un petit côté sulfureux.
Donc on a un film qui est visuellement pas dégueu, avec un bon casting, une bonne alchimie entre les deux acteurs principaux (Shailene Woodley joue enfin dans un truc pas trop nul, c'est à noter) et ça fait le travail, mais diable un peu d'originalité ! Faites en sorte qu'on n'ait pas l'impression d'avoir déjà vu ça mille fois, histoire que ça ait un peu de saveur.
Bref, c'est correct, mais ça aurait pu être tellement mieux s'il épousait vraiment le nihilisme de son héroïne dans son écriture, que ça ne fasse pas juste artefact, qui finalement est juste de la décoration.
Par contre le bon point c'est que finalement on ne s'intéresse que très peu à leur vie perso et que le gros du film s'attarde sur comment gérer la pression politique de ce genre d'affaire. Et là dessus il a un côté intéressant et des choses à dire, parce que c'est plus développé qu'ailleurs et c'est la force du film. C'est juste tellement dommage d'avoir des rebondissements aussi téléphonés et déjà vus.