(Manque d'objectivité flagrant)
Après une claque qu'était Canine (allez voir la vidéo d'InThePanda sur le sujet, il expliquera toujours mieux que moi) et une déconstruction froide du film d'amour qu'était The Lobster, le retour de ce réalisateur avec Colin Farell et un titre aussi énigmatique que Mise à mort du Cerf Sacré à de quoi clairement intriguer, encore plus avec une palme du meilleur scénario à Cannes.
Et
Quel choc
Steven (interprété par Colin Farell) est un cardiologue bon dans son domaine, marié à Anna (campée par une Nicole Kidman totalement psycho), avec deux enfants et fréquentant (sans ambiguïté) Martin, un adolescent. un jour son fils tombe, paralysé. Et toute la tranquillité construite vole en éclat.
Ce que je raconte ici n'est qu'une parti infime du scénario, pouvant etre très (trop ?) vite spoilé et tellement les révélations vont vite.
Mais dès le début du film, les premières secondes, les bases de Lanthimos se ressentent : une musique, issue de classique, des images froides d'une opération chirurgicales, des organes, des mains qui s'agitent.
Si la première heure du film peut sembler très longue, la deuxième heure contrebalance le tout, avec une dernière demi-heure et 5 minutes finales qui jouent avec le spectateur et la tension du film, frôlant la perversité malsaine.
Mais si il y a une chose que Yorgos Lanthimos réussit encore plus, c'est manier l’esthétique froide d'un hôpital et d'une maison pour instaurer une ambiance malaisante à souhait dans laquelle chaque seconde vous étouffe, tout en vous laissant une possibilité de vous rassurer : de la nourriture, de la lumière naturelle, de l'espace, des forêts. Tous ces paysages, ces ambiances sont renforcées par une bande sonore laissant une très grande place aux violons, stridents, aux brâments lointains, tout dans le film est fait pour renforcer la sensation d'irréversibilité et de menace de chaque seconde passée. Car oui, la narration du film, la chronologie est une menace, le film ne prenant pas son temps tout en laissant le spectateur redouter l'image, la scène d'après, de peur d'apprendre une nouvelle terrifiante intradiégétique.
Et cette fin... Cette fin mérite à elle seule le visionnage du film, montrant la force et l'emprise qu'un réalisateur talentueux peut avoir sur le spectateur un minimum investi dans son film, vous mettant en apnée, sans concession et véritable. Ici, c'est le genre de film qui va te montrer des choses horribles tout en te fascinant, même les mains devant les yeux, c'est un film qui, tout en te dégoutant, va te happer et ne te laissera respirer qu'une seule fois son générique de fin terminé.
La Mise A mort du Cerf Sacré est un film exceptionnel. Jouant avec les codes de la tragédie grecque, avec le spectateur et les limites. La Mise à Mort du Cerf Sacré est un film incroyable, qui laissera le spectateur dans une hantise et des questionnements que peu de films peuvent atteindre. La Mise à Mort du Cerf Sacré est un film à voir. Au cinéma.
Yorgos Lanthimos, je vous aime. Merci

Urkopia
9
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le 11 nov. 2017

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Urkopia

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