Docteur cagoule
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Je n'aime pas forcément critiquer un film, un livre ou une œuvre que je n'aime pas, il en faut pour tous les goûts. Mais là, ce film m'a vraiment agacé. Toute cette grandiloquence, ce décorum, pour si peu de chose. Rien en fait.
J'étais pourtant relativement bien disposé. Le début m'a intrigué ; un homme et un adolescent qui nouent une relation "discrète" sans manifestement qu'il n'y ait d'attirance à caractère sexuel, c'était plutôt étonnant. Naïvement, je me suis dit que l'ado voulait conduire l'homme dans un rôle de père de substitution et, pour je ne sais quelle raison, l'homme semblait accepter de jouer, un peu, le jeu, sans vouloir néanmoins l'assumer et s'engager. C'était certes un peu étrange, mis en scène dans une théâtralité un peu bizarre, mais pourquoi pas. En plus, la famille du médecin est un peu effrayante, des mannequins de papier glacé (Nicole Kidman !!) dans une maison témoin de magazine de demeures bourgeoises, y'a de quoi devenir neurasthénique.
Et puis ça part en couilles. L'ado est une espèce d'ange vengeur qui se dévoile de manière totalement inattendue dans une cafétéria d'hôpital et qui, pour assouvir une "vengeance" complètement débile, place le médecin face à un dilemme dont on dit ici ou là qu'il est inspiré d'une tragédie grecque mais qui dans le contexte du film n'a strictement aucun intérêt. Il n'a aucun intérêt parce que le traitement des personnages est tellement froid qu'il ne génère pas la moindre once d’empathie.
C'est ça le plus incompréhensible dans ce film. L'auteur ne lésine pas sur les effets, notamment une bande son ampoulée, mais il traite ses personnages de manière à la fois si pédante et si caricaturale que leurs tourments (qu'ils peinent à montrer, la direction des acteurs est une calamité) touchent autant que ceux de mouches drosophiles dans un laboratoire d’entomologiste.
Cela conjugué à une débauche de scènes gratuites (le fils du médecin qui se traine sur le sol filmé en contre-plongée pendant un temps interminable, Nicole Kidman qui masturbe un mec dans une voiture en le regardant comme si elle vidait un poisson pas très frais, la scène incroyablement ridicule où Colin Farell tourne sur lui-même avec fusil en main et bonnet devant les yeux, se prenant pour la bouteille du jeu "action ou vérité"...) fait de ce film un film très, mais alors très, prétentieux. Et par là irritant.
Créée
le 12 févr. 2018
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