Dans le froid Québec, un camion renverse Mukki et s’enfuit, laissant le jeune Amérindien pour mort. Touché par cette injustice, Thomas l’Européen renonce à prendre son avion de retour et promet à la mère de la victime de retrouver son bourreau.
Longues et désertes sont les routes de la Belle Province qui sectionnent ses forêts immenses. Échappatoires synonymes de liberté qui, de nuit, se teintent d’une noirceur inquiétante. Qui vous entendra crier si le danger vous y étreint ?
Malgré des moyens limités, le réalisateur suisse parvient à créer une atmosphère malaisée, aidé par une musique de circonstance. Du road-movie au western, le cinéma nord-américain l’inspire. Sans les exploiter complètement, il parvient à évoquer la périphérie perdue entre la civilisation des hommes et la nature sauvage, le métier de la route et son omerta, ainsi que l’horizon voilé qui pèse sur les communautés autochtones. Mais c’est le cheminement intérieur de ses personnages qu’il saisit et rend le mieux. Rongés par le sentiment de culpabilité, ces adultes concernés peinent à faire face à leur responsabilité et à demander pardon. Étape pourtant essentielle afin de rasséréner les esprits et réparer les vivants.
7/10
twitter.com/cinefilik
cinefilik.wordpress.com