Après un détour par le film live pour les besoins de Hajimari no Michi, Keiichi Hara revient au cinéma d'animation avec cette adaptation du manga signé Hinako Sugiura, publié entre 1983 et 1987.
S'attardant davantage sur le destin d'une des filles de Katsushika Hokusai que sur celui du célèbre artiste lui-même, Sarusuberi Miss Hokusai parvient paradoxalement à mieux cerner la vie dissolue et la personnalité d'une telle figure que ne l'aurai sûrement fait une biographie plus classique. La société japonaise de l'époque y est également retranscrite avec une certaine efficacité, même le cinéaste, par faute de temps, ne peut que survoler des sujets passionnants.
A l'académisme attendu (redouté ?), Sarusuberi Miss Hokusai préfère un traitement plus atypique, jouant des anachronismes avec bonheur, la mise en scène de Keiichi Hara, à la fois stylisée et modeste, soutenant une animation et un graphisme de toute beauté. Le cinéaste s'autorise également une poignée de séquences oniriques bienvenues, même si parfois un brin faciles.
Sans avoir la portée émotionnelle des précédents longs-métrages de Keiichi Hara, Kappa no Ku to Natsuyasumi en tête, Sarusuberi Miss Hokusai reste une très belle surprise, qui donne sacrément envie à un néophyte comme moi d'en savoir plus sur le travail et la vie d'un monument comme Hokusai.