Je n'aime plus trop Tim Burton depuis son Big Fish un peu lourd. Il est tombé dans une grande marmite de merveilleux débilisant et en a oublié le fantastique glauque qui conférait à ses films une magie particulière. Ok je pense surtout à Charlie et la chocolaterie mais je me comprends. Dark Shadows était moyen, Big Eyes à la limite du ratage...
Alors il est vrai que je n'avais pas du tout envie de voir sa Miss Peregrine, d'autant plus que la bande-annonce donnait plutôt envie de fuir.
Et pourtant ("pourtant, je n'aimeuh que toi" air connu...bref...vous n'avez qu'à aimer Charles Aznavour), je suis quand même aller voir son dernier opus, poussée par l'envie de revoir un bon pote et le super-pouvoir de gratuité offert par ma carte illimitée.
Miss Peregrine et les enfants particuliers m'a tout d'abord intéressée, puis fait sourire, puis rire, puis décoler de mon siège avec une envie furieuse de taper dans les mains comme une gamine dans un manège. Le film va crescendo, de "pas mal, mais pas transcendant" à "mais c'est quoi cette scène de baston de ouf !!!". J'ai beaucoup aimé les personnages, proches de l'univers X-Men que j'affectionne pas mal et la combinaison avec une histoire (pas prise de tête alléliua) de boucle temporelle.
On est sur un film de super-héros mais qui ne sauvent pas la planète, de méchants qui n'ont pas le dessein mégalomaniaque de conquérir le monde, et le monde autour, justement, il s'en fout un peu. On a donc l'impression de vivre de grands tourments dans le monde des Polly Pockets glauques en mode docteur Frankenstein. Sur fond lointain de Seconde Guerre Mondiale, avec en guest Judi Dench, je comprends pas ce qui pourrait clocher !
En ces temps de 3D (je n'ai rien contre, j'aime beaucoup) et d'effets visuels débridés, quel délice de voir un peu de stop motion efficace et nostalgique dans ce petit univers coloré et tordu. Tim Burton retrouve ses premières amoures et semble vraiment s'en délecter. Tous les acteurs s'éclatent, Samuel L, Jackson en tête qui signe ici son meilleur rôle depuis pas mal de temps. Rappelons qu'il a joué dans 15 films ces trois dernières années...
Je comprends qu'à l'instar du Pan de Joe Wright ou du Stardust de Vaughn, deux films que j'ai apprécié à la même mesure que celui-ci, on puisse ne pas apprécier ce genre de film qui peut vite paraître fourre-tout et le cul entre deux strapontins (est-ce un film pour enfants ou grands adultes qui veulent le redevenir ?).
Cependant, je ne peux pas m'empêcher d'aimer. Ce genre de gourmandise me réveille un peu l'âme qui grisonnait dans cette fin 2016 moisie. Miss Peregrine (comment ne pas mentionner la sublime Eva Green qui s'éclate, encore et encore et encore, à jouer les timbrée) est donc un film qui pétille, qui ne se noye pas dans un scénario très complexe et qui, grâce à un budget que je pense plus que confortable, se permet des petites sorties de routes d'ado attardé qui s'étrangle avec des pop corn.
Ce soir-là, aux côtés de mon bon pote hilare, les ados attardés se baffrant de pop corn, c'était nous !