C'est l'histoire d'un jeune garçon qui va découvrir, à la mort de son grand-père, la maison de Miss Peregrine, un établissement pour jeunes surdoués, pardon, pour enfants particuliers, car ils doivent se cacher du monde qui les craint et les hait (je m'emporte, je m'emporte, pardon ça n'arrivera plus).
Bon, si pour une fois la mise en place des différents éléments du film m'avaient bien plu (encore que non dénuée de défauts mais j'y reviendrai plus tard), la fin m'a plutôt laissé sur le bord du chemin.
Burton, toujours à l'aise dans ses univers gothiques nous offre de jolis décors, du Pays de galle sous le brouillard à l'intérieur de la maison de Miss Peregrine, en passant par de petits rappels de ses anciens films, comme cet animateur d'automates.
Mais reprenons au début, quand Burton nous présente Jacob, le héros de son histoire. On nous le présente déjà comme un loser qui devra donc se surpasser, car comme on va le deviner, c'est à lui que va revenir la responsabilité de sauver les enfants des monstres (les sépulcreux comme on les appelle, de grands monstres avec des grands membres et des tentacules, très lovecraftien, sans la frousse qu'ils peuvent engendrer). Cela étant dit, quel intérêt de nous montrer cette facette de ce personnage. L'instant où il dit qu'il n'a pas l'étoffe d'un héros suffit, pas besoin de nous le montrer se faire bizuter. Et ça c'est le genre de détail qui, isolé, ne pèse pas lourd, mais qui ajouté à d'autres, comme cette romance inutile, plombe un peu le film vers le bas, comme les chaussures de notre "Alice" gonflée à l'hélium.
Vient se greffer ensuite ces petites incohérences, qui du bateau (c'est pas le petit bateau) qui accoste sans que ça n'affole qui que ce soit, ou encore cette bataille en pleine fête foraine (youpi aspergeons les monstres de Barbapapa, il ne manquait plus que les billes sur le sol pour les faire trébucher), où tout le monde doit certainement penser que ce sont les mascottes du parc qui s'amusent... Le stoïcisme des anglais m'étonnera toujours, n'est-il pas?
Samuel L. Jackson ou du moins son personnage, n'est pas crédible. C'est censé être le boss de fin de niveau et c'est un clown (plein de dents, mais un clown quand même). Jamais il ne met les héros sous pression, un enfant aurait pu au moins périr, mais non. C'est comme ses collègues, le rat et Mr Freeze (encore que ce dernier a eu au moins le mérite de mettre à mal un groupe), ils font rire. Voila, la bataille grotesque de la fête foraine et la confrontation finale sont en-dessous de ce que l'on aurait pu attendre. Le feu d'artifice a fait place à un gros pétard mouillé.
Quant à Eva Green, son rôle manque cruellement d'épaisseur. Mais cette remarque peut se généraliser, on ne s'attache pas véritablement aux personnages, c'est bien domage. Et je regrette également que les pouvoirs de chaque enfant ne soient pas mieux exploités.
Il y avait de quoi faire mieux avec cet univers, et s'il y a une suite, j'espère qu'elle sera meilleure.