Le phénomène de fascination exercé par les coulisses du pouvoir a conduit ces dernières années l'industrie du cinéma et de l'audiovisuel à nous servir une multitude de films, séries et même romans sur ces hommes ces femmes influents. Ils sont à leur manière les nouveaux héros de notre temps. Insensibles, brillants, carriéristes, ils contraignent au lieu de convaincre, sont prêts à anéantir toute opposition pour atteindre le nirvana du pouvoir.
Dans Miss Sloane, cet "animal moderne" est une lobbyiste engagée dans une lutte dont la finalité est le vote d'une loi restreignant l'obtention du port d'arme. Sloane ou Jessica Chastain (très juste dans le rôle) va douter, sombrer, se relever...
On a l'impression d'avoir vu jouer mille fois ce scénario, de connaitre déjà par cœur les péripéties avant même que le film ne débute réellement.
Certes, le film n'est pas si mauvais, et avec un peu d'idées, il aurait pu nous mener au bout du concept de ces êtres qui n'ont au fond que cette quête de pouvoir pour s'accomplir. Cette Elizabeth Sloane, peut-être plus encore que les autres n'a rien d' admirable, elle est terriblement seule, incapable d'envisager les rapports humains sous une autre forme que la domination, incapable de vivre tout simplement.
Le réalisateur aurait pu explorer cette voie, démythifier ces êtres de pouvoir, mais il ne l'a pas fait, et signe au final un objet bien insignifiant.