Vingt (et un) ans d'écart.

Revoir Mission : Impossible plus de vingt ans après sa sortie, c'est voir aussi l'évolution de la série, par là où elle est passée. En l'occurrence, en 1996, c'est la forte connexion avec la série télévisée d'origine, avec la présence de Jim Phelps, dans un rôle assez différent, et l'histoire tourne autour de l'espionnage, avec très peu de combats physiques. et la présence des masques.

Mais j'ai envie de dire que, bien que ce soit un film de commande pour Brian De Palma, alors en disgrâce au Box-Office, Mission : Impossible contient bon nombre de ses thèmes, notamment le voyeurisme, à travers la formidable séquence de filature à Prague, ou des gimmicks de mise en scène. D'ailleurs, le fameux moment où Tom Cruise descend en silence suspendu à un fil est un contre-point ironique à ce qu'il fait généralement, avec de la musique grandiloquente.

Le rythme de l'histoire est également plus posé, où on prend le temps d'étaler les enjeux, jusqu'à un final over the top où un hélicoptère arrive à rentrer dans le tunnel sous la Manche !
Mais il ne faut pas nier que c'est un film à la gloire de Tom Cruise, ici producteur pour la première fois, qui est de tous les plans, ou presque, laissant peu de place aux autres personnages, dont une Emmanuelle Beart totalement effacée. Je pense que ce point de narcissisme atteindra son apogée avec la suite, mais on ne peut nier qu'il est bon acteur, même s'il est dommage qu'il résolve tout à lui tout seul.

Mais c'est rudement mené, et les 110 minutes passent très vite, avec cette actualisation intelligente du thème de l'espionnage à l'ancienne, avec la musique de Danny Elfman qui reprend le fameux thème jadis composé par Lalo Schiffrin.
Il va sans dire que j'adore ce film, à la fois œuvre de commande, à la gloire de Tom Cruise, mais où Brian De Palma a pu glisser ça et là des choses de son propre cinéma.

Cette critique ne s'autodétruira pas dans cinq secondes...