Mission : C'est plus possible

Ma critique, si toutefois vous l'acceptez, consiste à démentir l'acabit que certains propagent au sujet de ce film. Comme toujours, si vous ou l'un de vos agents se verraient dérangés ou déçus durant la lecture, je nierai avoir eu connaissance de vos agissements. Cette introduction s'autodétruira dans cinq secondes.

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Boom.

Toujours plus grandiose, toujours plus Cruiséen, voilà le 7e volet de la grande franchise des Mission : Impossible, l'agence secrète américaine à qui l'on confit les tâches les plus...impossibles. Véritable référence sur la représentation de l'espionnage aux côtés de l'agent 007, Tom Cruise le producteur, s'adonne à sublimer l'image de Tom Cruise en tant qu'Ethan Hunt, un agent d'exception aussi têtu que raisonné. Et dans ce nouvel opus ces deux caractéristiques sont poussées à leur paroxysme :

_désobéir à un ordre direct du directeur de la CIA et se mettant à dos toutes les puissances mondiales

_vouloir détruire la clef qui lui donnerait accès au contrôle d'une entité électronique ayant accès à l'entièreté des données mondiales.

Hunt doit donc agir seul, seul mais jamais sans son équipe qui se retrouve malgré elle impliquée dans une énième mission dont le risque est planétaire.

Voici donc le pitch prometteur d'une séance sensationnelle, le genre qui nous cloue au siège avec les mains vissées aux accoudoirs pendant que notre personnage subit les plus improbables aléas de son aventure.

Seulement voilà, je suis accablé par le surplus sensationnel que l'on nous offre avec une durée qui se prolonge sur plusieurs heures, dans plusieurs parties. Et je me met à nu tout de suite : j'adore les films longs. J'éprouve un immense plaisir à ressentir le rapprochement au monde du réalisateur chaques minutes qui passent, et ce sentiment s'intensifie plus le film est long (si 6 des films de mon Top10 avoisinent les 3 heures, ce n'est pas pour rien). Car c'est comme cela que le cinéma à le plus de sens à mes yeux, chaques images me permettent de m'insérer un peu plus dans ce projet fou et unique qui alimente mon expérience de spectateur en me faisant vibrer, voyager, ressentir, découvrir, vivre.

Malheureusement, Mission: Impossible Dead Reckoning n'est pas un film vibrant. C'est un film qui s'étire en long et en large, il prend appuie sur les nombreux acquis des précédents MI pour proposer un contenu alangui, faible de panache et d'adrénaline. L'antagoniste, qui n'est autre qu'une supposition des dangers de l'intelligence artificielle (très similaire à celui de Ghost in The Schell par ailleurs...), se voit être immatériel, ses pensées et actes sont transcris et exécutés par des intermédiaires humains aux caractères assez classiques. De ce fait on n'a dans la 1ère partie aucune réelle interaction avec ce dernier et cela constitue un manque essentiel dans la construction du portrait de l'adversaire. Je pense et espère que dans la 2e partie ce personnage sera plus approfondi pour comprendre ses objectifs et permettre une confrontation binaire qui est, à mon sens pour ce genre de film, plus efficace.

Alors oui les cascades sont encore plus décapantes qu'avant, il est vrai que Cruise est très bon dans sa mise en scène et son acting corporel pour proposer des scènes d'actions novatrices qui sont agréables à regarder de par leur effet de fluidité. Mais le spectacle n'y est plus. Au delà de ce qu'on nous propose à l'écran, c'est l'envie, propre au spectateur, d'être surpris qui se dissipe. Que ce soit lors d'une course poursuite dans les rues de Rome qui nous donne l'impression d'avoir fait le tour de la ville 3 fois, ou une scène finale dans un train qui s'éternise, on se lasse des rebondissements.

Et je ne parle pas ici de cette scène classique où le minuteur de la bombe s'arrête 1 seconde avant le déclenchement de l'explosion, mais du schéma complet des rebondissements tout au long du film. À vrai dire vous risquez d'être plus surpris d'une scène en ayant été spoiler au préalable de ce qu'il y allait se passer que l'inverse, ce qui est navrant pour un film d'aventure.

Je trouve cependant important de préciser que l'œuvre reste intéressante visuellement, l'action y est nette et certains plans méritent le détour (cf scène de l'aéroport + Venise). Mais contre cette vague récente de critiques qui saluent les studios de faire ce qu'ils sont censés faire avec de si gros budgets, je répond que non je ne suis pas d'accord car je...arghh...

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Agent touché.