Dès la vertigineuse séquence d'ouverture, Christopher McQuarrie étale ses cartes : Rogue Nation est l'occasion pour lui d'amener le blockbuster à son crépuscule, ce cinquième opus déballant toute sa marchandise dès sa première moitié pour ensuite ramener l'action à la racine de sa pyrotechnie. Nous livrant une véritable leçon de découpage, là où trois protagonistes suant sur leurs chaises devient une véritable cascade des sens, et où un plan-séquence en apnée nous coupe littéralement le souffle, McQuarrie joue avec les techniques de la forme, masques et ciseaux en main pour jouer sur les apparences et l''in-extremis'. On se régale d'un rythme effréné, jamais ralenti par les quelques effets spéciaux perfectibles, virevoltant parcours menant à la grosse révélation du film : Rebecca Ferguson, bourrée de charme et d'incertitude, séduisant même le cinéaste derrière la caméra qui pousse alors Rogue Nation aux sources du suspens, délicieuse émanation hitchcockienne qui nourrit la romance et les moments les plus forts de cet épisode au sommet.
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