Encore une grosse production estivale que l'on va voir pour profiter de la climatisation, un film dont on n'attend pas grand chose, au mieux un spectacle correct.
Rogue Nation n'a rien d’exceptionnel, s'inscrit dans la lignée des missions impossible classiques sans en trahir l'esprit. Le scénario et simple et prévisible, la réalisation propre mais sans surprise. Une œuvre qui se repose sur ses acquis sans chercher à nous surprendre outre-mesure.
Oui, mais...
Rogue Nation n'en fait pas trop et sait rester sobre. Certes, les scènes d'action sont un peu grosses, et quoique bien amenées, pas très prenantes avouons-le.
Mais elles ont le mérite de ne pas en faire trop : le film se respecte et ne donne pas dans la surenchère, contrairement à d'autres qui cherchent désespérément à accrocher le public avec des scènes tirées par les cheveux tant ils n'ont rien à raconter.
Sobre dans l'humour, servi principalement par un Simon Pegg bien dirigé, drôle sans être le bouffon de service.
Sobre dans sa conclusion, bouclant la boucle avec un sourire en coin d'un duo d'acteurs, contaminant les lèvres du spectateur satisfait.
Il y a une scène qui représente parfaitement cette sobriété générale: Quand Hunt fait un câlin d'au-revoir à son alter-égo féminin. Pas de baiser. Voilà. Et tout le film est comme ça : classe, bien dans sa peau, bien à sa place, rien à prouver.
Cet alter-égo féminin qui enlève ses talons pour courir ; un détail me direz-vous, mais c'est dans les détails qu'un chef crée la recette d'un bon plat.
Un Tom Cruise en forme, qui se livre à ses performances les plus physiques de tous les MI : apnée, remonter une barre à la force des bras et des abdos, s'accrocher à un avion, conduire une moto en chemise... Le charme de l'authenticité des cascades fonctionne plus que jamais.
La course-poursuite en moto, pour une fois, mets bien en valeur ces véhicules et ça fait plaisir.
J'ai souvent tendance à vouloir étoffer mes critiques plus que de raison, rajouter de l'humour, des comparaisons, jouer l'originalité pour servir un propos ou amuser le lecteur.
Aujourd'hui j'ai envie, à l'image du film, de rester sobre et de parler d'un produit qui, sans révolutionner quoi que ce soit, a su rester honnête et offrir au grand-enfant que je suis exactement ce qu'il voulait sans pour autant lui servir du réchauffé surfait.
Un vrai bon moment de cinéma hollywoodien.