Le film est superbement mauvais. Mais on a presque envie de l'aimer encore moins que ce qu'il vaut, ce qui est quand même balèze vu qu'il ne vaut pas grand chose.
Car contrairement aux autres ratages de DePalma, celui-ci est terriblement impersonnel avec un scénario simplement mauvais et hyper convenu. D'ailleurs, si on le voit sans savoir qui l'a réalisé, on ne l'imagine pas une seconde signé DePalma. Et regarder toute une journée par sa fenêtre la pluie tomber, c'est, il faut l'avouer, plus trépidant que cette Mission to mars...
Les fautes à des dialogues tout droit sortis d'un sentai des années 80. Même un épisode de Bioman n'oserait pas un tel florilège d'inepties, genre de trucs approchant "je dois rebrancher les naviordinateurs pour repasser en hyperpropulsion subsonique !"... D'ailleurs aux deux tiers, un personnage n'hésite pas un très rafraichissant "je n'ai rien compris à ce qu'on vient de faire". Au moins, l'auteur des dialogues est conscient de la nullité des textes et des situations... Mais ça ne change rien, au bout de trente minutes à écouter ces âneries, on avait de toute façon déjà décroché.
On sent d'entrée le naufrage. Dès la première scène, on voit venir le blockbuster balourd avec ses blagues pas drôles, et ses personnages tous caricaturaux, portant en eux d'anciens traumas qu'ils vont évidemment surmonter au travers de l'intrigue. Question originalité, on repassera.
Qui plus est, ce monument de platitude se veut des prétentions vaguement philosophiques, mais c'est davantage la version de 2001 pour les rednecks, où l'on n'oublie pas de dresser le drapeau US sur le sol de Mars, un peu à la façon dont Elon Musk rêve de le faire chaque matin. Donc même avec le temps, le film n'est pas près de se bonifier.