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Commencer un film anti-grossophobie par un gag grossophobe... SPOIL

Assez mitigé sur le chemin qu'a voulu arpenter le film.


La relation avec le gars est clairement malaisante, elle ne l'écoute pas, hormis quand il parle d'elle.
Ils sont ensemble sur un malentendu égocentrique, elle n'a pas cessé de lui couper la parole et de supposer ce qu'il voulait (ce qui clairement n'était pas le cas), non déso, on ne fait pas de forcing quand on drague, next.
On peut être sûr.e de soi et écouter les autres hein, ça n'est pas incompatible.
Qu'il tombe amoureux de son charisme, OK, soit, mais on n'a pas tous et toutes à faire le show devant trente personnes à moitié nu pour que des gens tombent amoureux de nous, si ?


Revenons à cette histoire de grossophobie, parce que clairement, la société l'est. Eh bien c'est à peine montré dans le film.
Cependant, on a quelques clins d'œil concernant le fait de voir des mannequins et de les prendre pour des personnes sans sentiments à qui tout réussit, comme si être belle résolvait tout. (On met donc en lumière la souffrance des personnes minces, et on parle des préjugés que celles-ci se prennent dans la gueule. La souffrance et les préjugés concernant les personnes grosses, où sont-il ?)


Le film centre très vite son message sur l'acceptation de soi, mais en "gommant" les différences entre les gens, en plaçant la timidité d'un homme au même plan que la grosseur d'une femme (bien que les deux se fassent humilier de manière longue et pénible par leur genre en général -> mec trop timide = tapette (homophobie, misogynie), meuf trop grosse = ne prend pas assez soin d'elle pour trouver le prince charmant hétéro).


Et pour conclure de manière assez malaisante toujours, le film nous dit que la seule personne qui se voit grosse, c'est l'héroïne, que la société (en tout cas ses potes et collègues) ne la voit pas comme grosse.
On m'explique pourquoi les femmes sont encore tellement rejetées et critiquées sur leur poids alors ? On m'explique les centaines et centaines de témoignages de femmes grosses qui vont chez lae médecin.e pour une problème x ou y et ce.tte dernier.e ne s'intéresse qu'à son poids, en plus d'infantiliser la nana ?
On m'explique pourquoi j'entends toujours des nanas, de collège, lycée ou fac, critiquer le physique de leur frangine ?
On m'explique le harcèlement que subissent des enfants gros ?
On m'explique pourquoi on assimile la prise de poids comme de la maladie ?
On m'explique les centaines de pubs minceurs partout (qui florissent l'hiver pour te dire que t'as trop bouffé de raclette, au printemps pour faire le ménage de printemps dans ton corps et préparer ton "body" pour le bikini) ?
On m'explique pourquoi les bourrelets, vergetures, p'tits morceaux de gras, sont gommés sur toutes les pubs ?


Non franchement, pour le boulot qu'il y a à faire, les thématiques problématiques du film sont très mal abordées.
Et puis le coup du "gag" de la grosse qui casse son vélo et se prend la selle dans le cul au point de déchirer son legging (joli plan sur son cul qui incite à regarder, parce que c'est rigolo de mater le cul d'une nana qui boîte au lieu d'aller l'aider), non, franchement, vous êtes sérieux là ?...


Ah si, un bon point me revient, lors de sa transformation, on n'a pas à se taper une version photoshopée/3D d'Amy Schumer en version "mince et jolie comme elle s'imagine". On a déjà fait un petit progrès de ce côté là... Par rapport aux années 50.

Coronille
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le 25 juil. 2018

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Coronille

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