All About That Base

Plus que jamais, les standards de beauté imposés sont devenus les fondateurs d'un des nombreux dogmes de la stupidité humaine. Nous aimerions être plus intelligents que ça, savoir ne pas juger les apparences, mais rien n’y fait : celles-ci règnent en maître.

Beaucoup de comédies américaines se sont frottées au sujet, mais I Feel Pretty sort du lot à mes yeux, car la démarche est honnête, et au-deçà du côté punchy du film, avec ses musiques pop sa mise en scène rythmée et son fil narratif plus que prédictible, il émane de ce film une rare honnêteté.

Amy Schummer incarne avec justesse ce personnage, et qui mieux qu’elle, qui a tant défendu le propos de la confiance en soi et des vrais humains dans un monde superficiel et hypocrite.
De plus le film parvient à être vraiment drôle par moments, et surtout l’écriture des personnages ne m’a pas paru tomber dans la caricature comme dans la plupart des films du même genre.
Le speech final de René où elle évoque cette confiance que l’on a enfant, saccagée, polluée par le regard des autres qui te dit : « on n’accepte pas ce que tu es » m’a particulièrement plu, tant il déborde de sincérité.

Dans une ère cynique, le message réchauffé « il faut avoir confiance en soi, s’aimer pour ce que l’on est » peut sembler mielleux et peu finaud, mais j’ai envie de dire que c’est tout de même un message essentiel, que nous ferions bien d’appliquer vraiment au lieu de blablater ; et que si un petit film DTV arrive à nous faire une piqure de rappel tout en jouant bien son rôle de feel-good movie, eh bien je prend.

Je retiens notamment l’histoire d’amour du film, qui bien que classique ne manque pas de saveur et fait montre d’ une finesse d’écriture pas si courante.

C’est avec appréhension que je l’ai lancé, avec émotion que je l’ai terminé.

Intelligent, amusant, accessible à tous et profond de vérité, voilà ce que je pense de I Feel Pretty.