Moi capitaine par Propppane

Assez drôle de regarder les critiques qui se promènent sur Sens-Critique au sujet de Moi Capitaine.

Il semble difficile pour nous, petits européens, de demander un autographe à un noir venu du Sénégal, lui qui a pris le férie de la misère.

On s'attardera sur le cinéaste qui arrive tout de même à faire du cinéma avec un sujet où l'on aura aisément tendance à tout rapporter à son sujet pour montrer que c'est "moi le plus progressiste".

Je pense important de toujours avoir en tête, que oui, c'est notre faute si des humains meurent et souffre dans un voyage comme celui-ci. Nous nous accommodons de ce statut qui est le leur, celui de sous-humain. Sous-humain parce qu'ils n'ont pas les moyens de venir travailler chez les blancs. Et le moyen qu'ils n'ont pas, parmi tous ceux qui leur sont empêchés, qui les rendent impuissants fondamentalement, ce sont leurs origines. Ils n'ont pas le sang bleu voyez-vous. Et ce sont eux, nous de façon arrangée, qui sont les victimes de cette politique mondiale. Alors bien sûr, tout cela nous met mal alaise.

On trouvera des problèmes et d'autres, à redire sur le soit disant manquement esthétique de ce film. Simplement, un film qui montre un continent que l'on ne voit pas a déjà l'avantage, c'est déjà un film qui par ce simple fait a quelque chose d'esthétique. C'est l'invisible qui devient visible. Le film est effectivement assez convenu. En même temps, ça n'est pas ennuyeux, le sujet ne l'est pas tant que cela. Il faut bien raccrocher parfois les wagons quelque part de temps en temps. Et même si ça ne convaincra pas tout le monde, cette scène de la morte qui se met à voler pour sortir du désert, désolé, mais c'est quelque chose.

Moi Capitaine, c'est quelque chose qui vaut le coup d'être vu. Il n'y a là absolument rien de catastrophique. Seuls les miséreux du style qui n'ont que ça pour leur cœur y verront un furoncle. Alors qu'il n'y a là qu'un grain de beauté qui n'a juste rien de révolutionnaire.