Ken Loach est reparti de Cannes avec la Palme d'Or 2016 pour ce film, mais l'expérience montre que ce n'est pas forcément une garantie pour passer un bon moment.
Par une après-midi d'automne, et dans une salle de cinéma congelée (Gaumont Parnasse, décidément toujours en mode surgelés Picard), histoire peut être de nous mettre dans l'ambiance, voici une plongée dans l'univers cru mais réaliste du monde impitoyable de la vie britannique, qui ne se limite pas à Londres, ses magasins où l'on vient faire son shopping ou faire coucou à "Lilibet" (oui, je la connais personnellement, vous savez bien, la plus grande collectionneuse de chapeaux aux mille couleurs, mais je m'égare..).
La Grande Bretagne n'est pas tendre avec ses demandeurs d'emploi et si vous trouvez que Pôle Emploi est un système inhumain, allez donc faire un tour de l'autre côté de la Manche..
Daniel Blake est malade du coeur, il doit demander l'aide sociale, pour la première fois de sa (longue) vie professionnelle de menuisier, mais comme il n'a pas le droit de travailler, il doit être à la recherche d'emploi pour toucher une allocation.
Et là commencent les ennuis, les tracasseries administratives sont encore plus délirantes qu'en France et quand on ne maîtrise pas l'informatique, l'enfer est encore plus infernal...
Au milieu de cet environnement hostile et inhumain, Daniel fait la connaissance d'une mère célibataire (de deux enfants) qui se retrouve obligée de prendre un logement très loin de chez elle (pour échapper au foyer d'accueil).
Daniel Blake va s'occuper d'elle, malgré ses propres problèmes, comme pour retrouver un peu d'utilité à sa vie, montrer qu'il peut encore être important pour quelqu'un.
Alors, on pleure, on rit parfois (si, si, c'est possible), et cette manière de filmer est parfois proche d'un documentaire, qui nous enferme dans une atmosphère lourde et parfois sordide, du quotidien de millions de personnes dont on ne parle guère.
C'est la Grande Bretagne ultra libérale qui piétine l'être humain, c'est peut être la promesse de ce qui nous attend après les élections en 2017 (selon le résultat ?), une vie faite de tracasseries administratives et d'incohérence, sur un système sourd à l'appel de ceux qui souffrent..
C'est une Palme d'Or pas volée..