Ken Loach est un réalisateur dont je n’ai hélas pas vu assez de film. Mais ceux que j’ai vu m’ont toujours plu (Le vent se lève, La part des anges). Et voilà qu’il gagne à 80 ans sa seconde Palme d’or avec un film engagé Moi, Daniel Blake. Parce qu’il n’y a pas d’âge pour être en colère.
Nous ne sommes pas grand chose face à l’administration. Ken Loach montre du doigt les travers de ces rouages qui broient sans aucune vergogne des vies humaines. On aurait envie de dire c’est pas comme ça chez nous, cependant nous savons qu’il y a aussi des abus. Si une minorité utilisent le système, combien le subissent ? Combien vive mal d’être humilié à ce point ? Car sachons le cela peut arriver à n’importe qui.
Certaines scènes m’ont vraiment bouleversée, mise à part la dernière scène, il y a cette de la banque alimentaire. Les personnages sombrent dans une détresse absolue, mais essaient tout de même de s’en sortir contre vent et marée. J’avais envie de hurler tellement la situation était révoltante.
Les déconvenues du héros face à l’informatique sont drôle, en même temps je suis désolée pour lui et j’ai envie de secouer les gens pour qu’ils l’aident. Parce que si l’informatique est inné pour moi je suis consciente que ce n’est pas le cas pour tout le monde jeune ou moins jeune.
La fin manque sans doute d’originalité, mais le but n’était pas d’avoir un énième happy end. Préparez vos mouchoirs !
Moi, Daniel Blake est un film coup de poing. Il fait mal, il m’a tiré des larmes de frustrations. On est en 2016 et on ne s’imagine pas qu’on puisse foutre les gens dans la merde parce qu’il faut du chiffre, pour que les statistiques baissent. C’est le poing levé que Ken Loach a reçu sa récompense et il l’a mérite.