Un gag à chaque seconde : comment y résister ??
Il faut bien se l’avouer : à l’époque, on n’attendait pas grand-chose de Moi, moche et méchant. Et pour cause, ce film d’animation réalisé par une boîte française (Mac Guff Line) devait faire face à une rude concurrence (en même temps, avoir en face Pixar, DreamWorks SKG et Blue Sky Studios, cela s’annonçait plus que suicidaire). D’autant plus que le seul argument commercial que proposait Moi, moche et méchant restait la présence de Gad Elmaleh au doublage. Et pourtant, ce film a su trouver sa place. Grâce à une animation réussie, des gags cartoonesques dignes de Tex Avery, une émotion bienvenue et surtout les Minions (les personnages jaunes, pour ce qui ignorent encore), qui arrivent à la cheville de Scrat. Voici, 3 ans après, la suite tant attendue !
Commençons par les défauts ! Non pas que ça me permet de vider mon sac, mais plutôt que ces derniers se montrent quasiment absents (oui, déjà un bon point !). D’ailleurs, je préfère prévenir : ce « paragraphe-critique » est fait pour chipoter ! Bien, alors ne perdons pas de temps et parlons de l’histoire (et non du scénario, attention à la différence !). Eh bien, ça manque tout simplement d’originalité et de surprise. Et pour cause, notre cher Gru se retrouve ici à jouer les gentils pour en déniche un méchant, détendeur d’un poison récemment volé. Le tout secondé par une espionne. Dès lors, tous les détails de l’histoire se présentent à nous aussi gros qu’un HLM : l’idylle amoureuse entre Gru et l’espionne, l’identité du méchant, la façon dont cela va se terminer…
Mais franchement, quand on voit le scénario, on ne peut que tomber sous le charme ! Obligé !! Car Moi, moche et méchant 2 est un véritable festival de gags. Que ce soient des situations comiques, des répliques, de l’humour visuel toujours dans le style de Tex Avery, le rire sonne constamment présent. Bon, peut-être que cela s’amenuise un chouïa à la fin pour laisser place à de l’émotion (pour creuser la relation entre chaque personnage) et un peu plus de sérieux pour les enjeux de l’affrontement final. Mais cela n’empêche pas le film de délivrer un gag toutes les secondes. Et là-dessus, un grand bravo à Moi, moche et méchant 2 car, tenir autant la distance niveau humour, il faut le faire ! Sans compter que ce dernier n’use pas de situations déjà vues dans d’autres films d’animation, mais invente carrément ses propres gags (une poule de garde, une danse sous l’effet de l’électrocution…). Il arrive même à mettre dans le mille avec des moments qui sentent pourtant le caca-prout ! Rien que pour ça, MMM 2 est une réussite !
Là où MMM 2 pouvait quelque part se vautrer, c’était du côté des Minions. Ces personnages possédaient déjà une cote d’enfer qu’ils pouvaient bien submerger cette suite, comme le faisait Scrat dans L’Âge de Glace 3. Eh bien non ! Ici, les Minions restent à leur place de faire-valoir et ne piquent pas la vedette à Gru. Même s’ils semblent bien plus présents à l’écran (d’ailleurs, l’histoire les inclus directement). Ainsi, on rigole autant avec les Minions qu’avec les mésaventures de Gru. L’équilibre comique parfait qui ne laisse aucun personnage sur le banc de touche !
Et puis, MMM 2 ne serait rien sans ses personnages ! Charismatiques. Il n’y a pas d’autres mots. Cela, ils le doivent à une animation de qualité. Bon, d’accord que parfois, on peut se montrer difficile après avoir vu le rendu visuel de certains Pixar (Le Monde de Nemo, WAL-E ou encore Rebelle) et surtout du magnifique Le Royaume de Ga’Hoole (je ne parle que de l’animation, bien entendu !). Mais il faut savoir dans quel registre le film que l’on regarde se trouve. MMM 2 est littéralement un cartoon. Et ces graphismes respirent ce style à plein nez, tout comme le look des personnages, caricaturés au possible.
Un charisme indéniable qui provient également de la VF, sans l’ombre d’un doute ! Si Gad Elmaleh avait déjà fait ses preuves pour le premier film (surtout avec cet accent russe), il est toujours plaisant de voir à quel point le comédien semble s’être amusé pour le rôle. Même constat pour Audrey Lamy, qui s’éclate comme une folle ! Elle est bien loin du désastre qu’avait été Cendrillon au Far West. Et puis, n’oublions pas Éric Cantonna, méconnaissable, jouant de la bonne humeur et de la jovialité plutôt que sa sempiternelle brutalité monotone. Le tout en passant par Dizzie Le-Tan, la doubleuse d’Agnès qui, rien que par la voix, rend se personnage hautement attachant. Et enfin Pierre Coffin (l’un des réalisateurs) qui n’est maintenant plus à présenter, étant le responsable vocal des mythiques Minions.
En clair, Moi, moche et méchant 2 est une grande réussite. Bien meilleure que le premier film, notamment grâce à sa générosité humoristique ! D’ailleurs, rarement un film d’animation s’était montré aussi drôle depuis quelques temps (Pixar étant de moins en moins original, DreamWorks et Blue Sky se voulant « grand spectacle » avec Les Cinq Légendes et Epic). Une chose est sûre : le spin-off sur les Minions se fait vraiment attendre. Comme un éventuel Moi, moche et méchant 3. Qui sait ?