Un adolescent se sent mal dans sa peau, n'ayant comme seul réconfort sa grand-mère. Un jour, alors qu'il doit aller en classe de neige, il fuit l'école et va se réfugier dans la cave de son immeuble. Il va être rejoint par sa demi-sœur qu'il ne connait pas, et qui vont se confier mutuellement.
Bernardo Bertolucci signe ce qui sera son dernier film dans un état assez particulier. Il faut rappeler qu'après The dreamers, son état de santé s'est dégradé au point qu'il ne pouvait évoluer qu'en fauteuil roulant, condamnant de fait ses futurs projets. Il lui faudra près de dix ans pour remonter la pente et signer ce tout petit film, dont le lieu exigu n'a sans doute pas été choisi au hasard, qui rappelle là aussi son film précédent, mais de façon plus mineure. D'ailleurs, cet adolescent, joué par Jacopo Olmo Antinori, consulte un psychiatre qui est lui aussi en fauteuil roulant, sans clin d'oeil ironique de son réalisateur.
Il en résulte un petit film, dit de manière pas péjorative, sur les tracas de l'adolescence, où pour une fois les acteurs ont l'âge des rôles, et il y a une chouette révélation nommée Tea Falco, plus meurtrie qu'on pourrait le croire car elle est une ancienne junkie qui a du mal à décrocher et voit en son demi-frère un soutien moral. Le film garde cette tendresse, cette joliesse, avec l'utilisation de plusieurs chansons rocks dont une étonnante version italienne de Space Oddity par David Bowie, mais à part ça, il faut dire que ça reste beaucoup dans le silence, dans la pénombre, et qu'au fond, il ne se passe pas grand chose.
Mais c'est sans doute ce que Bertolucci pouvait sans doute faire au maximum de son état de santé, ce qui le rend le film assez touchant, et qui ne sonne pas comme mortifère, mais un appel à la jeunesse pour aller de l'avant.